Sergio Canavero, chirurgien italien, a annoncé être bientôt en mesure de réaliser la première greffe humaine d'ici à 2 ans. Les dernières avancées en matière de reconstruction nerveuse rendent cette opération réaliste selon lui. Un optimisme que ne partage pas tous les experts du domaine.
La greffe la plus ambitieuse serait à portée de main. Du moins c'est ce qu'affirme Sergio Canavero, un chirurgien italien qui pense que la tête d'un patient pourrait être greffée avec succès sur le corps d'un donneur, d'ici deux ans.
D'après lui, les candidats potentiels pour l'opération seraient "atteints de dystrophie musculaire, de tétraplégie ou encore transsexuels". Si le projet peut paraître insensé, le médecin soutient qu'il pourrait être réalisable grâce aux dernières avancées technologiques. Les détails de cette intervention révolutionnaire devraient être présentés en juin prochain au cours du prochain congrès de l'Académie américaine de chirurgie neurologique.
Néanmoins, de nombreux experts doutent déjà de la faisabilité d'une telle greffe. De la théorie... Sergio Canavero a présenté une intervention assez simple, en principe en tout cas, lors du TEDx de Limassol en décembre dernier. Tout d'abord, afin d'éviter un choc psychologique au patient qui aura un nouveau corps, le chirurgien envisage de lui faire porter "pendant six mois des lunettes qui, virtuellement, lui feront percevoir sa tête placée sur un autre corps que le sien".
La première étape de l'opération même serait de s'assurer que la tête du receveur et le corps du donneur ne se dégradent pas. Pour cela, il propose de les congeler. Il n'y aurait ensuite qu'à trancher précisément les deux cous avant de venir poser la tête du patient sur son nouveau corps. Les deux doivent ensuite être connectés comme il se doit. "Si on peut reconnecter vaisseaux, muscles et nerfs sur une jambe ou un poignet, on peut le faire au niveau du cou", a affirmé Sergio Canavero.
L'étape clé sera néanmoins d'arriver à fusionner les deux moelles épinières, sinon le patient aura un corps paralysé. Là encore, le chirurgien a une solution. "Des travaux ont montré que des substances chimiques, le polyéthylène glycol et le chitosan, induisent la fusion des fibres nerveuses coupées". Il espère ainsi pousser les moelles du donneur et du receveur à fusionner.
Problème réglé ? …à la pratique Pas tout à fait, à en croire d'autres spécialistes du domaine qui doutent largement de la faisabilité de la reconnexion de moelle épinière : "Nous ne savons pas comment le faire. Si nous le faisions, il y aurait beaucoup moins de blessures de la moelle épinière", a assuré le docteur Arthur Caplan repris par le Huffington Post. De plus, le rejet est un problème récurrent des greffes.
Les défenses de l'organisme tendent à rejeter les tissus provenant d'un autre corps : "Les organes principaux du système immunitaire du corps (moelle osseuse, rate et ganglions) réagiront contre le tissu composite (muscles, peau, cerveau…) qui constitue la tête", a expliqué Ignacio Anegon de l'Inserm à Sciences&Avenir. Et si les traitements anti-rejets sont mieux gérés de nos jours, les greffes ont encore une durée de vie limitée dans le temps.
Retirer des mains ou un rein est plutôt simple, mais en cas de rejet de la tête du patient par son nouveau corps, la question est plus épineuse... Des questions éthiques Comme pour toute greffe, des problèmes éthiques sont soulevés par cette intervention. Certains n'hésitent ainsi pas à dénoncer les dérives qu'il pourrait y avoir si le procédé fonctionnaire réellement. Certains redoutent par exemple que des personnes âgées se fassent greffées un corps jeune pour des raisons esthétiques.
De son côté, Sergio Canavero aborde le problème de la descendance, qui serait apparentée au corps du donneur et non à la tête du patient. Enfin, rappelons tout de même le précédent le plus célèbre en matière de greffe de tête, que le chirurgien italien évoquait en 2013 : le neurochirurgien Robert White a déjà greffé la tête d'un singe sur le corps d'un autre en 1970. Si ses sens de l'ouïe, de l'odorat, de la vision et du goût étaient intacts, le pauvre animal était resté totalement paralysé. Il avait survécu 36 heures, dont seulement trois éveillé.
maxisciences.com
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