Les annulations de mariage in extremis, décidée par l’un des futurs époux, cela ne se passe pas que dans les films ! Dans les cinq villes que nous avons sondées, 47 cas se sont produits en l’espace d’un an. Ce qui correspond à un taux de 3%.

À Liège en 2014, on a eu 23 annulations de mariage en dernière minute, sur un total de 593 unions célébrées. À l’hôtel de ville de Tournai, on compte une dizaine d’annulations (sur 212 mariages), une dizaine d’annulations aussi à Namur (sur 386 mariages), 3 seulement à Bruxelles (sur 670 mariages) et 1 à 2 annulations à Huy (sur 90 mariages). Un des jeunes tourtereaux qui se désiste en dernière minute, cela arrive plus souvent que ce que l’on croit.

« Samedi prochain, je devais en principe célébrer trois mariages mais je n’en aurai finalement que deux », nous apprend l’échevine de Tournai Lætitia Liénard. « Les services de l’état civil s’inquiétaient car il manquait encore un document au dossier. Ils ont sonné au futur époux qui a dit que tout était annulé.

On ne connaît jamais les vraies raisons ». L’échevine se souvient d’un mariage qui démarra fort mal. «  Une fois, j’ai uni deux personnes qui ont quitté l’hôtel de ville dans deux voitures différentes. J’ai appris par la suite que, juste avant la célébration, l’un avait giflé l’autre… »

À Huy, l’échevin Éric Dosogne se souvient avoir attendu en vain l’arrivée des futurs époux. « On a téléphoné à la fille qui a répondu que son mari travaillait, qu’il ne pouvait pas venir. On a appris par la suite que le futur époux était au cachot à la police. On ne les a plus revus ».

Ces situations, d’apparence cocasse, cachent de véritables drames. « Deux petits jeunes, tout fous à l’idée de se marier, ont fini en larmes », poursuit une employée de Huy. «  Elle avait découvert des choses sur son amoureux et ne voulait plus l’épouser. Il est venu à son tour prendre connaissance de son renoncement, en pleurs lui aussi. »

Entre la déclaration de mariage et la célébration, la loi impose un délai minimal de 14 jours. Et en 14 jours, il peut s’en passer, des choses ! Seuls les intéressés peuvent annuler la procédure, ou l’officier de l’état civil s’il soupçonne un mariage forcé ou un mariage blanc.

« Parfois, un souci de santé ou un décès dans la famille entraîne un report du mariage. L’annulation, c’est quand l’un des deux partenaires change d’avis », explique-t-on à l’état civil de Namur. «  On est rarement prévenu. On le découvre le jour de la cérémonie »

Il n’est jamais venu

À Huy, l’échevin voit encore cette future mariée, toute élégante dans sa belle toilette, avec sa famille, attendant désespérément son futur époux. « On faisait passer les autres mariages et elle persistait à dire qu’il allait arriver. Il n’est jamais venu ».

À Liège, l’échevine Julie Fernandez Fernandez a eu une demande très particulière d’un Brésilien : sa future épouse avait disparu mais il voulait quand même qu’on les marie. Interdit ! Pour déclarer deux personnes unies par le mariage, il faut leur consentement. « Madame X, voulez-vous prendre pour époux Monsieur Y ? »

À Bruxelles, un homme a attendu le moment fatidique pour répondre « non ». Il voulait dénoncer publiquement une femme en séjour illégal qui ne l’épousait que pour les papiers.

sudinfo.be