Deux couples se disputent la garde d’une fille qui aurait disparu depuis deux ans. L’affaire s’est retrouvée à la préfecture de police. C’était la confusion hier à la préfecture de police au Plateau, précisément à la brigade de protection des mineurs. Deux couples se réclamant parents d’une fille de 14 ans se sont retrouvés là pour trancher le litige.
Le premier couple composé de Gomina Daourou et de Barguissa Jeanne Nadie affirme que Mandinatou, la fille en question, est sa progéniture. Elle aurait disparu un mercredi de l’année 2013 alors qu’elle revenait de l’école, après des cours de renforcement. «Ne la voyant pas, nous nous sommes rendus au commissariat de police pour faire lancer un avis de recherche», explique Gomina Daourou, le présumé père. Le reçu de la déclaration dont nous avons reçu copie a été fait au 34ème arrondissement d’Abobo-Baoulé. Il a été enregistré sous le numéro 499 PU-34 du 20/08/2013 à 10 h 33. «Notre fille, à l’époque, avait 11 ans et a disparu pendant 2 ans, 4 mois. Lorsque nous l’avons retrouvée, une dame que nous ne connaissons pas, nous a dit que c’est sa fille», poursuit M. Gomina.
L’autre couple chez qui vivait la fille s’oppose. Représenté ce matin par M’Bawindé Béma, il revendique aussi sa parenté à l’égard de l’enfant. La petite, selon M’Bawindé, répond au nom de Wiman Béma et serait la fille à son défunt jeune frère. «Elle est née au Burkina Faso. Après la mort de mon petit frère, je suis allé la chercher. Ici elle apprenait la couture jusqu’à ce qu’un soir, ne la voyant pas rentrer, je me rends à son lieu de travail qui est fermé. C’était fin 2015. Après 21 jours de recherche, c’est son patron qui nous a informés un jour qu’il a retrouvé la petite. C’est de là que tout est parti», explique-t-il. La fille que nous interrogeons reconnaît monsieur et madame Daourou comme ses parents biologiques.
Mais comment a-t-elle pu se retrouver chez un autre couple ? Mandinatou explique qu’elle a été enlevée. «Je revenais de l’école. Et étant fatiguée, j’ai marqué une pause pour me reposer. Une femme dans un taxi m’a accostée. Elle m’a dit qu’elle connaissait ma mère et qu’elle allait me ramener chez moi. Je suis donc montée dans le taxi. Et plutôt que de me ramener chez mes parents, c’est chez elle qu’elle m’a envoyée, à Attécoubé. Lorsque je lui ai dit que je voulais rentrer chez mes parents, elle a promis (de) me ramener le lendemain. Le matin, je la harcelais tellement qu’elle m’a enfermée. Le jour où elle m’a libérée, elle m’a dit que j’allais faire la couture. Là où j’apprenais la couture, ainsi qu’à la maison, il y avait toujours des histoires. On m’accusait de vol, de gâter les machines, le réfrigérateur...», relate-t-elle.
Selon la jeune fille de 14 ans, un jour, la dame voulait la battre comme à l’accoutumée. Elle s’est donc enfuie aux environs de 22 h. Dans sa fuite, un conducteur de taxi l’a recueillie chez lui. A entendre Mandinatou, son bienfaiteur l’a envoyée le jour suivant à la gendarmerie d’Agban. Là-bas, elle a été confiée à un imam en attentant de retrouver ses parents. «L’imam qui menait ses enquêtes a retrouvé ma tante qui vit à Agban Village. Celle-ci, à son tour, a informé ma maman qui est venue avec mes photos pour les montrer à l’imam», poursuit-elle.
Curieusement, cette déclaration laisse perplexe la police. Car, d’après les explications de M’Bawindé Béma, un test ADN a été fait. «Lorsque nous sommes arrivés à la gendarmerie, n’ayant pas de documents juridiques pour prouver que nous sommes les parents, les gendarmes nous ont demandé un test ADN», explique-t-il. Pour faire ce test, d’après M’Bawindé Béma, la somme de 1,8 million FCfa a été déboursée. «Le médecin a prélevé nos salives, ainsi que celle de la petite et de l’autre famille. C’était au centre de recherche interactive et d’expertise (Crie). Et il a été déclaré positif en notre faveur. Dieu ne dort pas», se réjouit-il.
Mais le couple Gomina Daourou et Barguissa Jeanne Nadie ayant porté plainte contre M’Bawindé Béma et son épouse, il doit se défendre. La brigade de protection des mineurs qui traite l’affaire aujourd’hui est réservée. D’autant qu’un ‘’soit transmis’’ leur a été adressé hier matin par le procureur. Désormais l’affaire sera tranchée par le juge des tutelles.
A suivre donc...
NK (stagiaire)
Source : Nord-Sud
Voir aussi
- Clôture du FEMUA 15: A'Salfo et ses équipes visitent le poste de péage de Tiébissou
- Culture : des artistes ivoiriens renforcent leur capacité
- FEMUA 15: La ministre Françoise Remarck se réjouit de la qualité du travail accompli par A'Salfo
- Cinéma : projection à Abidjan en avant-première de la comédie romantique '' Marabout Chéri ''
- Côte d’Ivoire : démarrage officiel des inscriptions au concours de la Fonction publique le 24 avril prochain (Ministre)