Vous souhaiterez que je me sente honteuse… Vous souhaiterez que je me terre ou rase les murs quand je sors. Mais je ne saurais le faire. Je ne saurais me sentir coupable devant vous. Je ne saurais me dire que je suis pitoyable seulement pour vous faire plaisir.
Il m’a abordée, ils m’ont tous les trois abordée. J’aurais pu dire oui à Fred (35 ans, célibataire, héritier) ou à Gilles Belhomme et intellectuel. Mais non, j’ai dit oui à Brice, marié et père de deux enfants. Je me suis demandée pourquoi pas Fred ? Oui j’aurais pu l’aimer et lui offrir une belle relation, je serais devenue par la suite sa femme comme la société trouve convenable… Mais non, ma raison avait tort devant mon cœur. Mon MBA était CEPE devant mon attrait. Et oui, j’ai dit oui à Brice.
C’est lui qui me captivait et avec qui je me sentais bien. Il ne me couvrait pas de parures mais me façonnait. Il me disait ce que mon père n’a eu l’occasion de me dire. Il était mon roc, mon échappatoire… je ne saurais expliquer cet attachement mais ce que je peux affirmer c’est que je ne rougirais jamais de cette relation. Je ne saurais en aucun cas me sentir honteuse d’avoir mis 5 ans de ma vie entre ses mains. Jamais même pas devant mon Père je ne regretterais tout ce que nous avons vécu.
Je crois en Dieu et je sais qu’il m’aime. Je sais qu’il ne m’a jamais renié du fait de ma relation car lui seul sait pourquoi les choses sont ainsi arrivées. Il sait pourquoi deux êtres se rencontrent. Est-ce pour me torturer ? Est-ce pour m’élever ? Peu m’importe car je sais que j’ai aimé. Je sais que j’ai donné de mon cœur, ma vie. Je sais que mes pensées n’ont jamais dénigré ni envié sa femme. Au contraire, j’ai peut-être couché avec son mari, mais j’ai couché en cachette avec son mari. Cela est du pareil au même pour vous mais je vous garantie que non !
Ni elle ne saurait dire qui je suis ni ses enfants ne pourraient imaginer leur père dans une seconde relation. Il était exemplaire en tout point avec cette femme qu’il magnifie. Il était au four et au moulin pour ses enfants prunelles de ses yeux. Nous célébrons les anniversaires de chacun d’eux et prions toujours qu’ils soient toujours à l’abri.
Je ne suis pas sortie par intérêt avec cet homme, alors quel intérêt j’aurais à niquer sa vie ? Non pas pour moi. J’étais dans l’ombre mais je pense avoir eu autant de lumière que jamais je ne recroiserais dans ma vie. C’était ma relation, c’était ma lumière. Ma maman et mes frères étaient au courant et cela me suffisait. Ils le respectaient, il les respectait.
J’étais sa confidente, il était ma lanterne. Il se plaisait à m’appeler sa conseillère particulière et je me plaisais à m’impliquer corps et âme dans toute sa vie même son travail.
Chaque jour il me disait que je suis une bénédiction et que mon mari sera bien heureux. C’était de beaux compliments mais cette dernière phrase me torturait. Je ne voulais pas de mari moi ! Je le voulais comme ça, tel que nous sommes. Rien de moins rien de plus. Mais je ne pouvais lui faire part de cette torture. Je ne souhaitais pas l’amener à réfléchir dans ce sens. Je ne souhaitais surtout pas qu’il me voit comme une menace pour sa vie de famille. Alors je me taisais et je me nourrissais du positif.
Il me blâmait, ne m’adressait pas la parole quand je manquais de respect à un proche. Il était intransigeant. Il fallait toujours faire du bien à autrui, être respectueux. Par-dessus tout il fallait se sentir en harmonie avec soi-même. Le mérite et la joie de vivre étaient ses alliés.
Mon Dieu tu m’as bénie. Oui, car je ne cesse de me demander qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un homme aussi bien. Qu’est que j’ai fait pour avoir exactement mon papa comme chéri.
Il n’est plus mon amant mais il est mon confident et le demeurera.
Avec cet homme je n’ai jamais été une maîtresse. Oh que non… J’étais sa protégée, pas sa muse car ce mérite revenait à sa femme mais j’étais une muse. Et je sais que c’est grâce à lui que je suis aujourd’hui la muse de mon mari.
Je ne saurais en vouloir à ceux et celles qui injurient derrière leurs claviers. La troisième personne a toujours été le démon dans une relation bien sûr. Mais essayons d’être plus ouverts. Une femme ne peut sacrifier 5 ans de sa vie gratuitement ou pour le fun… Il y’a un cœur dans chaque «maîtresse».
«Tu es une femme avant d’être maîtresse. Et je connais ton cœur». Merci maman malgré ta droiture de m’avoir dit cette phrase quand ma peur de te décevoir m’empêchait de te regarder en face.
Une ivoirienne
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