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21 Aoû

Burida : Les vieux démons de retour

 

A Abidjan comme à Paris, des artistes donnent de la voix pour dire ‘’non’’ au décret du ministre Maurice Bandaman. Quand d’autres défendent son respect. La vague des contestataires à Abidjan est conduite par le musicien Jack Delly, quand à Paris, l’invitation à manifester à l’ambassade a été donnée par le chanteur Bloco, ex-membre des Salopards. Hier, ceux-ci avaient prévu une rencontre avec l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Charles Providence Gomis.

 

Réduction dans le Conseil d’administration du nombre des auteurs-compositeurs et éditeurs d’œuvres musicales, condition d’éligibilité au conseil d’administration et à sa présidence, surveillance administrative et financière, statut d’associé ordinaire, etc. Autant de dispositions relevées dans les articles 5, 10, 24, 26, 27 et qui font l’objet de contestation. «Aux textes consensuels élaborés en 2012, il a été fait des ajouts, particulièrement l’article 10 qui l’exclut de la course à la présidence du conseil d’administration», avait dénoncé Jack Delly.

 

De l’avis de Sahui Bertin (Waipa Saberti) qui milite pour l’application effective de la loi sur la copie privée, les nouveaux textes qui régissent le Burida «devraient faire préalablement l’objet d’une présentation à tous les sociétaires à une assemblée générale». «Mais, il me semble bien que dans le projet final, il y a des rajouts qui dérangent la majorité des artistes. Voilà le problème. Il faut donc retirer cela tout simplement et tout ira pour le mieux, ce n’est pas compliqué à le faire. C’est dommage pour un pays qui est au niveau mondial bien représenté par ses artistes», a-t-il déploré.

 

S’il trouve «beau et normal» les dispositions contenues dans l’article 5 qui subdivise en deux catégories les associés du Burida (associés ordinaires et stagiaires), le chanteur Didier Bilé, qui a partagé son désarroi sur les réseaux sociaux, a dit ne pas comprendre que ‘’la parité des représentations au niveau du Burida’’ ait été changée au niveau des artistes. «Les représentants des artistes musiciens dans le conseil d’administration du Burida passent de 6 à 3 personnes», note-t- il. «Nous nous insurgeons contre ce décret qui réduit le nombre d’artistes musiciens au sein du conseil d’administration», a-t-il lancé.

 

Sons discordants d’Abidjan à Paris A la vérité, l’ancien décret n°2008-357 du 20 novembre 2008 portant réforme du Burida mentionne en son article 15, cinq (5) sièges à l’actif des auteurs, compositeurs, arrangeurs et adaptateurs d’œuvres musicales. Pour sa part, Didier Bilé dénonce la composition du conseil d’administration (article 24 du nouveau décret) qui implique ‘’un représentant du ministère de la Culture’’ donc de l’Etat. «Le Burida doit demeurer et rester aux mains des artistes. Ne mettez pas la main sur les avoirs des artistes. Soyons sérieux. Les artistes sont assez grands, murs, intellectuels et capables de gérer leur propre affaire».

 

En opposition, là où le nombre de membres du conseil d’administration passe de 21 à 14, Didier Bilé donne l’exemple de la Sacem qui mentionne : 6 auteurs, 6 compositeurs, 6 éditeurs (renouvelable par tiers chaque année lors de l’assemblée générale choisis entre les artistes-musiciens, éditeurs de la Sacem), 1 auteur-réalisateur titulaire et 1 auteur-réalisateur suppléant. Quant au chanteur zouglou Magadindin, il indique que «l’heure est grave».

 

Son adresse est faite au ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. «Ce n’est plus une histoire de Ouattara ni de Gbagbo Laurent. Vous touchez le point clé des Ivoiriens. Partout dans le monde, ce sont les artistes qui gèrent leur maison. Laissez le Burida en paix aux mains aux artistes». Le chanteur zouglou qui vit en France ne trouve pas normal que depuis quatre voire sept ans, les droits des artistes soient gérés sans qu’ils n’aient un regard.

 

«Toute transition a une fin», allusion faite au mandat du comité provisoire de gestion, de réforme et de restructuration du Burida présidé par Leonard Groguhet. Membre dudit comité, l’artiste-compositeur et producteur, David Tayorault, s’est vu confier avec les autres membres, la mission de redressement du Burida. Pendant trois ans, ils y ont travaillé et ont produit avec les experts l’avant-projet de loi qui a été remis au ministre de la Culture.

 

Koné Saydoo
Source : Le Sursaut

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