Lors de son concert au Palais de la culture de Treichville samedi, Koffi Olomidé et les organisateurs se sont séparés en queue de poisson. «J’aime Abidjan». Cette phrase, le 13e apôtre, Koffi Olomidé, tournera sa langue sept fois avant de la répéter.

En concert, samedi au Palais de la culture de Treichville dans le cadre d’Abidjan By Night festival organisé par 2A Consulting et Canta Production, le chef du Quartier Latin a été retenu durant 3h (3h à 6h) pour avoir écourté sa messe avec le public venu nombreux pour le voir.

Présents depuis 20h, c’est à 2h 30 du matin que les spectateurs ont eu droit à Mopao. Il monte sur scène après une intro de ses musiciens, une démonstration de ses danseurs et un tour de chant de Cindy le Cœur. Olomidé apparaît sous les hourras de ses fans. Avec maestria, il fait prendre l’ascenseur au mercure.

Antoine Christophe Agbepa Mumba fait monter l’adrénaline en ébauchant à la fin de son titre des mélodies de ‘’selfie’’, son dernier single qui l’a relancé au-devant de la scène. La foule exulte et n’attend que le coup de grâce de bonheur. Avant de faire une pause, il annonce deux chansons Rumbas et du N’Domolo, ce qui galvanise davantage les admirateurs. Patatras. Derrière la scène, Koffi demande à voir M. Ouattara.

Au fur et à mesure que le temps passe, il insiste. Ensuite, le maître de cérémonie indique qu’il souhaiterait voir ou M. Ouattara (directeur de Canta Production), ou Augustin Okou (directeur de 2A Consulting). N’ayant aucun interlocuteur, le chanteur décide de rejoindre son command-car. Ses danseuses, ainsi que ses musiciens quittent aussi la scène.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Des spectateurs en colère encerclent la voiture. «Non, il ne peut pas se foutre de nous de la sorte. Il ne sortira pas du palais», entend-on. Les forces de l’ordre protègent le véhicule.

Incapable de lui parler, Augustin Okou monte sur scène pour rassurer le public que le chanteur d’Effrakata reviendra. Pendant ce temps, les danseuses qui se sont regroupées à côté de leur car sont prises à partie par des fans. Aidées par les hommes en armes, elles se retrouvent sous un chapiteau. «On veut aller chez Koffi», pleurniche une ballerine.

«C’est une insulte», vocifère un homme bien connu du show business en Côte d’Ivoire (dont nous taisons le nom). Certains tentent même de soulever des briques pour casser la voiture du chanteur. Ils sont très vite maîtrisés.

QUE S’EST-IL PASSÉ ?

C’est Grand Poucet, cameraman spécial de Koffi Olomidé, ce soir, qui explique. «Dans le contrat qui a été signé, il n’a jamais été dit que d’autres structures filmeront le concert pour d’autres usages. Ayant constaté ce fait, Koffi a demandé à voir les personnes avec lesquelles il a signé le contrat afin de le renégocier. Malheureusement, personne n’est venu l’écouter. C’est pourquoi il a quitté la scène», explique-t-il.

Pour lui, c’est légitime pour un artiste de la trempe d’Olomidé de faire cette exigence. Cependant, les organisateurs sont convaincus que cet incident n’est pas lié au cachet qui a été intégralement versé à l’artiste.

Protégé par les forces de l’ordre, le chanteur reste cloîtré dans son véhicule avec Cindy le Cœur jusqu’au petit matin (6h). Ayant constaté le départ d’une bonne partie des plaignants, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) permettent au chanteur de qui quitter le temple de la culture de Treichville., Chaque partie soutient que cette affaire ne se terminera pas ainsi.

Selon un policier, Koffi a décidé de se rendre directement chez le procureur de la République car il ne pouvait pas rentrer dans cette atmosphère à son hôtel.

Sanou A.
Source : Nord Sud