Les faits se déroulent depuis trois mois dans la collectivité d'Abolo, près de Banalia, à 128 kilomètres au nord de Kisangani. Les propriétaires de ces maisons ainsi que d'autres personnes sont accusés de sorcellerie par une voyante. Ils sont parfois passés à tabac, selon les témoignages de certaines victimes.

Mosindo Lekabusia, l'une des victimes de ces exactions, est venu, comme certaines autres victimes, porter plainte à Kisangani. Il relate les faits : « Une fois que la voyante vous accuse de sorcellerie, elle vous fait payer des amendes : des chèvres, de l'argent. De son côté, le chef de collectivité vous arrête et vous jette au cachot. Lui aussi vous fait payer une amende de 100 voire de 200 dollars. Les maisons ainsi que les biens des victimes sont complètement détruits.

Le chef a déjà arrêté beaucoup de gens. Maintenant si les « Bana Etats-Unis » [Ndlr : appellation locale des jeunes gens qui passent les victimes à tabac] rencontrent l'une des victimes, ils la tabassent et la dépouillent de tout le contenu de sa poche. Aujourd'hui, ils commencent à tabasser même des innocents. Nous avons informé le chef de collectivité. Il nous a dit qu'il ignorait tout.

Nous avons également informé le commandant de la police. Ce dernier a rétorqué que nous pouvions nous entretuer ou même aller accuser à Kisangani si nous nous sentions capables. C'est pourquoi nous sommes ici.» Le ministre provincial en charge de l'Intérieur et sécurité affirme que ce dossier des victimes d'Abolo a été débattu le week-end dernier à la réunion du comité provincial de sécurité.

Un rapport de l'administrateur du territoire de Banalia est attendu pour avoir toute la lumière sur cette affaire, ajoute-t-il. Dans le populeux quartier de Pikine à Saint Louis, où il crèche, le nom d'Alioune Thiam, se disant marabout, est sur toutes les lèvres. Et pour cause, il a usé de ses manèges pour "amadouer" la jeune fille M.T, âgée de 15 ans, la traînant chez lui, avant de la violer.

Le monde est en train de s'écrouler sur la tête de cette fille innocente, qui vient tout juste de passer l'examen d'entrée en 6ème. Après son admission à cet examen, elle fait la connaissance du marabout, par le biais d'une de ses amies. La malheureuse décide alors d'accompagner cette dernière au lieu de culte où Thiam a érigé domicile.

Le marabout tombe sous le charme de la jeune fille. Piqué par on ne sait quelle mouche, il demande à la jeune fille de revenir la prochaine fois, seule, lui rendre visite. Il dit à M.T. qu'il est capable de faire d'elle une sainte, en lui montrant les préceptes de l'islam. Ne se doutant de rien, M.T. se rend chez Thiam. Et selon ses dires, le marabout l'a hypnotisée au moyen de son eau bénite (?). M.T. a perdu connaissance après l'avoir ingurgitée.

Les jours passent à Pikine, et la famille constate l'absence de M.T. Sa tante décide alors d'aller à sa recherche. Accompagnée de la grande sœur de la victime, la tante vient se confier au coordonnateur de l'AFE (Action Femme Enfant). Les recherches permettent de trouver la jeune fille chez le marabout. La fille est emmenée à l'hôpital, et les conclusions de la visite médicale sont on ne peut plus claires : elle a eu des relations sexuelles.

Bombardée de questions, la jeune fille, avoue : « Alioune Thiam m'a forcée à coucher avec lui, il m'a donné de l'eau, et m'a endormie, je suis restée là-bas durant toute la période où on me cherchait. Il m' était difficile de reconnaître le jour ou la nuit. » L'Action Educative en Milieu Ouvert (AEMO) est saisie par la famille de la victime, sur demande du coordonnateur de l'AFE. Le dossier atterrit sur la table du procureur, et une enquête est ouverte par la police.

Les éléments du commissariat se rendent chez le marabout, mais constatent que ce dernier a plié bagages pour d'autres cieux. Des recherches sont entreprises, et finalement, il est signalé à Médina Courses, où certainement, il a voulu mûrir un autre plan pour satisfaire sa folle libido. Il sera finalement cueilli. Le tribunal va statuer sur son sort.

Source : Allo Police