Un planteur a été tailladé à la machette, le 8 novembre, dans un campement du village de Kouadiokro, dans le département d’Arrah. Contre toute attente, l’auteur de l’agression est l’amant de la femme de la victime. Des témoignages recueillis à Kouadiokro (12 km d’Arrah) où réside le cocu, cela fait plus d’une dizaine d’années que Brou Yao Blaise, planteur de 43 ans, s’est mis en ménage avec Souanga Affoué Odile, 36 ans. Le couple a maintenant deux enfants, un adolescent de 11 ans et une fillette de 4 ans.

Depuis toujours, Brou Yao Blaise a pour ami intime Kouakou Koffi Omer. C’est d’ailleurs avec son aide que ce dernier a créé son campement à quelques kilomètres du village. En tout cas, les deux amis sont si liés que Blaise, en compagnie de sa femme, rend souvent visite à son ami dans son nouveau campement. Selon des sources sur place, une idylle va malheureusement se nouer entre Koffi Omer et la femme de son ami qui va vite s’en rendre compte.

La situation commence alors à se désagréger au sein du couple. En dé- finitive, en 2013, la jeune femme quitte son foyer et rentre au village, dans la localité de Botro, au centre du pays. Quand elle rejoint le domicile conjugal au début du mois de novembre dernier, elle demande le divorce. Le mari indique alors qu’à cet effet, il faut nécessairement que les parents qui ont scellé le mariage traditionnel dans le village de Yaffo (s/p d’Arrah) soient saisis. Qu’à cela ne tienne ! Souanga Affoué Odile quitte à nouveau le foyer pour une destination inconnue.

Quelques jours plus tard, Brou Yao Blaise apprend qu’elle a rejoint son amant, Kouakou Koffi Omer, dans son campement. Le 8 novembre dernier, le planteur décide de s’y rendre pour y constater effectivement la présence de sa femme. Quand il arrive sur place, il est médusé. Sa femme est effectivement dans les bras de son ami. Très vite, la tension monte et les deux rivaux en arrivent aux mains. Puis, Omer, à l’aide d’une machette, assène plusieurs coups à celui qui se considère encore comme le mari d’Odile. Ce dernier s’écroule dans une mare de sang.

Omer prend alors la fuite et se réfugie dans un campement voisin. Bien plus tard, Blaise est évacué à l’hôpital général d’Arrah. Omer est mis aux arrêts par la brigade de gendarmerie d’Arrah. L’affaire est portée à la section du tribunal de Bongouanou le 13 novembre. A la barre, chacun des deux amants prétend être le mari d’Odile. Bien plus, la femme au centre de la convoitise té- moigne contre Blaise, le père de ses enfants. Le tribunal demande alors à ce dernier d’apporter la preuve qu’il est toujours l’époux légitime de la jeune femme.

Le 16 novembre, Blaise, malgré ses blessures, décide de se rendre à Yaffo (s/p Arrah) pour informer ses beaux-parents où son mariage traditionnel avec Odile a été scellé. Hélas, chemin faisant, la moto qui le conduit fait un grave accident. Kouassi Koffi Emmanuel, le conducteur de l’engin, est tué sur le coup. Blaise s’en tire avec de nouvelles blessures. Une véritable poisse. Il attend de se remettre de ses blessures pour se présenter au tribunal de Bongouanou pour apporter la preuve qu’il est bien le mari d’Odile.

ZÉPHIRIN NANGO CORRESPONDANT RÉGIONAL

Fraternité Matin