Il aura fallu qu’un père cupide, Huda Jonathan, ressortissant Ghanéen, soit à bout, pour en venir à tuer son propre fils. Ce, pour de l’argent. Ces faits tragiques se sont produits le week-end dernier, dans une forêt, en début d’aprèsmidi à Etiassé, dans le département de Bongouanou. Michaël Huda, la victime, 12 ans révolu, vivait avec son père et sa mère dans une maison reclus du village jusqu’à son assassinat. «On ne les voyait quasi jamais. Or, dans le village, tout le monde se connait et se salue…

Mais la famille Huda vivait carrément en ‘’autarcie’’ depuis son arrivée en 2004 dans notre village», raconte un villageois. Le jour du crime, des cris ont alerté Kambiré H., un voisin. «J’ai entendu des cris de détresse et en fond, la voix d’un enfant. Soudain, ça s’est calmé et je n’y ai plus prêté attention…». Le petit Michaël venait d’être assassiné par son géniteur. Le mobile de cet assassinat semble de nature commerciale.

Ses parties intimes et sa tête sont vendues à 300.000 Fcfa à un mystique. Deux mois après son crime, le père de Michaël se présente à la chefferie traditionnelle et passe aux aveux. Il déclare aussitôt avoir étranglé puis égorger son fils pour des raisons pécuniaires. «Ma femme voulait faire le commerce et j’ai promis lui remettre 200.000Fcfa pour réaliser son rêve. Mais durant des mois, je n’y parviendrais pas à rassembler cette somme à cause de ma pauvreté.

Et comme j’aime Margueritte, ma femme, j’ai contacté un mystique qui avait besoin de faire un sacrifice humain. Il m’a proposé 300.000Fcfa et j’ai accepté de tué mon fils… Aujourd’hui je regrette…. et je voudrais me mettre à la disposition de la justice», avoue en sanglot, le père cupide, non sans montrer le lieu du crime. Séance tenante, sa femme Margueritte prise de colère, tombe en syncope. La chefferie à son tour alerte les autorités policières de la région qui ont dépêché une équipe d’expert en la matière.

Tous se sont déporté sur le lieu du crime, en pleine forêt noire, et trouvent le corps de Michaël en putréfaction. Dans l’immédiat, un périmètre de sécurité a rapidement été dressé autour du lieu du crime. Et durant tout l’après-midi de ce jour, s’est poursuivi le morbide ballet des experts et des légistes du Parquet. Désormais traumatisée, dame Huda devait recevoir une assistance psychologique.

Adama C.

Le Sursaut