(Ph. Illust.)

Les populations d’Aboudé‐N’drikro, village de la sous‐préfecture d’Oress‐Krobou, dans la circonscription d'Agboville, continuent de s’interroger sur ce qui arrive à Allangba Kouamé Émile, un homme pourtant présenté comme sans histoire, dans cette bourgade. En tout cas, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 février 2015, Émile va apporter la preuve de ce que son entourage s'est lourdement trompé sur son compte.

De fait, informent nos sources, en plus d'être planteur, l'homme soutient être un prophète avec un don de guérison. On en est là, lorsqu'un de ces jours, Émile lance à qui veut l'entendre, que selon la révélation qui lui viendrait de Dieu, il est promu à recevoir une grâce divine. Une grâce qui lui conférerait la puissance nécessaire à asseoir une énorme notoriété. Celle‐ci, selon lui, devra passer inexorablement par un séjour d’une semaine dans le cimetière du village.

Puis d'indiquer qu’avant l’accomplissement du rituel prévu pour démarrer le jeudi 5 février 2015, le village devait s’attendre à une pluie diluvienne. Précisant qu’à défaut, le sang humain doit couler. Mais cette menace, les autres vont la prendre pour une vulgaire sérénade. Et pourtant !

Ainsi, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 février 2015, précisément aux environs de 3h du matin, constatant que la prédiction de la pluie a échoué, Allangba choisit alors de faire couler le sang. Et pour cela, il opte de décapiter sa femme avec qui il partage plusieurs années de vie conjugale, avec à la clé quatre enfants. En cela, il s'appuie sur une accusation fallacieuse dans laquelle il soutient que sa femme s'est entichée d’un féticheur résidant dans un village voisin.

Fort heureusement, la bonne dame protégée par le vrai Dieu, réussit à se défaire de l'étreinte de son agresseur de mari, avant de se fondre dans la nature. Déterminé à faire mal, le curieux prophète qui semble plutôt n'obéir qu'à Satan, se met à tout casser sur son passage. Il tente de défoncer la porte de son voisin Koffi Kouakou Bertin, un planteur. Ce dernier, devant le boucan, croit bien faire de venir aux nouvelles. Mais cet acte de courage, Allangba Émile l'assimile à un véritable affront. Il sort alors sa machette et administre plusieurs coups à Koffi Bertin qui s’écroule.

Tiré du sommeil, Kouakou N’guessan Célestin, le cadet de Koffi Bertin, court au secours de son aîné. Lui aussi est accueilli par des coups de machette. Les instants qui suivent, le hameau, alerté par les cris de détresse des victimes, se déporte sur les lieux de l'agression. A la vue des villageois, le criminel se planque dans le cimetière. Menaçant de tuer quiconque aura l’audace de le trouver en ce lieu.

Finalement, au terme d’une descente musclée, les villageois réussissent à le débusquer, avant de le conduire à la brigade de gendarmerie de Tiassalé, non sans le passer à tabac. Les blessés conduits dans un centre hospitalier, les enquêteurs s’emploient, à présent, à découvrir les motivations de ces agressions dont Allangba Émile s'est rendu coupable.

Célestin KOUAMÉ (Correspondant régional)