Le phénomène prend de plus en plus d'ampleur à Abidjan. C'est celui de criminels se masquant sous des manteaux de policiers pour commettre des attaques à main armée.

Plusieurs méfaits de ces scélérats nous sont rapportés. A en croire en effet nos sources, le samedi 6 octobre 2012, après leurs courses, les commerçantes, répondant aux initiales de K.N. et C.N., empruntent un taxi-compteur à Treichville. Direction, Yopougon, la commune où elles résident.

En cours de route, sur la voie principale de « Boribana », à Attécoubé, leur taxi est sommé de s'arrêter par quatre individus, criant « police !». Des individus circulant à bord d'une Toyota de couleur blanche, dépourvue de plaque d'immatriculation. Le taximan s’exécute pour naturellement se plier au contrôle des agents des forces de sécurité. De la Toyota, descendent alors trois hommes tenant des kalachnikovs et portant des brassards marqués « Police ».

Ces derniers s'approchent du taxi-compteur, pointent leurs armes sur les occupants et exigent des deux commerçantes leurs sacs à main. Celles-ci comprennent dès cet instant qu'elles ont affaire à des malfrats se faisant passer pour des flics avec leurs faux brassards. Ainsi, les quidams font main basse sur le sac à main de dame C.N contenant la somme de 200 000 F Cfa et celui de sa collègue K.N qui, lui, outre des documents administratifs, renferme la rondelette somme de 2 000 000 F Cfa. Et avant de prendre la poudre d'escampette, les malfaiteurs arrachent la clé de contact du taxi.

Plus tard, les pauvres dames portent plainte au commissariat de police du 10ème arrondissement, à Attécoubé. Quelques jours plus tard, soit le lundi 15 octobre 2012, c'est à Koumassi que de pseudo agents des forces de l'ordre font parler d'eux. En effet, nous expliquent nos sources, ce jour-là, aux environs de 18h, alors qu'il est à bord de son véhicule, G.P.R, jeune ressortissant indien et gérant d'une entreprise, est sifflé par quatre hommes. Ces derniers se présentent au responsable de société comme étant des éléments de la « Police criminelle » menant des opérations de sécurisation.

Et à cet effet, ils veulent bien contrôler le coffre arrière et l'intérieur du véhicule de l'Indien. Mais alors que G.P.R, rassuré, baisse complètement la garde, les prétendus policiers dévoilent leur réelle nature. Ce ne sont point des agents des forces de l'ordre, mais des gangsters à la vérité. A l'aide de leurs armes à feu, ils tiennent en respect leur victime qu'ils éjectent de sa voiture. Après avoir détroussé G.P.R de son  téléphone-portable et de la somme de 2 500 000 F Cfa, les criminels s'installent dans son véhicule et mettent les voiles. Ce véhicule, faut-il le préciser, est de marque Toyota, de couleur bleu et est immatriculé 9444 FC 01.

L'infortuné gérant de société est allé porter plainte au commissariat de police le plus proche.  Deux jours après cette attaque, à savoir le mercredi 17 octobre 2012, c'est à Cocody que des « policiers » frappent cette fois. Toujours au nombre de quatre et circulant à bord d'un véhicule de marque Peugeot, de type 205, immatriculé 2157 EX 01, ils interpellent, aux environs de 23h, un étudiant répondant aux initiales de S.N. C'est à hauteur des locaux de l'église méthodiste.

Ayant sur eux des menottes, ces hommes qui se présentent comme des policiers, disent être à la recherche de cybercriminels. Et dans le cadre d'une enquête qu'ils disent mener, ils embarquent l'étudiant dans leur véhicule, avant de l'abandonner peu après, à hauteur du monument en l'honneur des martyrs, à Adjamé. Mais avant, ils lui arrachent son ordinateur-portable.

S.N réalise alors qu'il venait en réalité de tomber dans l'escarcelle de vulgaires malfrats brandissant une fausse qualité de policiers. Il se rend au commissariat de police du 8ème arrondissement, à Cocody, et porte plainte. Devant ces attaques à main armée récurrentes menées par de faux policiers, il y a lieu pour les autorités ayant en charge la sécurité des populations de faire vite front à la montée en puissance de ce triste  phénomène.

ParKIKIÉ NAZAIRE