Le boulevard Nangui Abrogoua d’Adjamé a connu une animation particulière, samedi dernier. Et pour cause, des machinistes de la Société des transports abidjanais (Sotra) ont paralysé la circulation en guise de protestation contre l’attitude d’un élément de la Marine nationale qui a molesté l’un des leurs, sans raison apparente.

Selon des témoins de la scène, tout serait parti du passage sur le boulevard Nangui Abrogoua du cortège d’un commandant de la Marine nationale. Cet officier s’étant engagé sur le site propre des autobus de la Sotra, relevant de son périmètre d’exploitation, son cortège a buté sur un autobus desservant la ligne 19. Cet arrêt forcé n’a pas été du goût d’un élément de la Marine nationale qui a vu d’un mauvais oeil le blocage du cortège de son patron.

Dans un zèle démesurément envahissant, il descend de son véhicule pour demander des comptes au conducteur et cela de la plus mauvaise manière. Le militaire lui ayant envoyé un uppercut qui l’a projeté au sol, l’infortuné s’en est sorti avec le visage tuméfié.

Pour protester contre cet acte, les collègues ont stationné leurs engins, paralysant, pendant plusieurs heures, la circulation sur ce boulevard le plus fréquenté de la commune.

Dans un communiqué officiel, la Direction de la Sotra a informé le public que son machiniste dont la vie n’est pas en danger a été immédiatement admis à la Pisam. «Informée de cette situation, la Direction générale de la Sotra a invité ses agents à la retenue et saisi les autorités compétentes.

Les autorités militaires ont condamné cette agression et ont pris des mesures disciplinaires à l’encontre de son auteur. Elles ont également promis que de tels actes ne se reproduiront plus à l’avenir.

L’incident étant ainsi clos, la Direction générale de la Sotra regrette le désagrément que cette situation a pu provoquer aux usagers et aux populations. Aussi souhaite-telle un prompt rétablissement au machiniste et exhorte le personnel à cultiver l’esprit civique qui l’a toujours caractérisé», lit-on.

Saisissant l’occasion, les responsables de la société ont, plus d’une fois, déploré les empiètements des ‘‘gbaka’’, ‘‘woro-woro’’, taxis compteurs et autres usagers illégaux sur ses zones propres dont la vocation est d’accroître la ‘’vitesse commerciale de la société ainsi que d’offrir un confort et la sécurité à la mobilité de ses passagers’’.

Dès lors que les empiètements causent un manque à gagner estimé à 3,6 millions de Fcfa par jour. Malheureusement, les messages de sensibilisation ont du mal à passer.

Le Sursaut