Grand-Bassam n’a pas encore fini de pleurer ses morts. Le second maître Fanny Djibril de la Marine nationale venu dans la première capitale de la Côte d’Ivoire, dans le cadre de la sécurisation du Conseil des ministres, mercredi, ne repartira pas à Abidjan; du moins vivant. Il s’est noyé dans la lagune Ouladine, sous le Pont de la Victoire.

Son corps a été repêché et mis sur la terre ferme vers 17h 18mn dans un maquis, Paris village, au quartier Petit Paris, par l’équipe de la Direction des affaires maritimes dirigée par Pingouin, responsable de l’Unité spéciale des sauveurs aquatiques (Ussa).

Selon ses explications, c’est vers 13h27 mn qu’il a été informé (il vit à Abidjan), par le colonel Silué, commandant de l’arrondissement maritime de Grand-Bassam, que Fanny Djibril se trouverait au fond de l’eau. Les recherches ont commencé sitôt arrivé sur les lieux aux alentours de 14h35mn.

Selon d’autres sources, c’est une mauvaise manœuvre qui a précipité Fanny Djibril dans la lagune. Un de ses collègues qui aurait tenté de le sauver n’a pu le faire car l’infortuné était équipé d’un arsenal lourd. Certains parlent de lance-roquette. Après près d’une heure de fouille, c’est l’élément Donatien Kodjo, selon Pingouin, leur chef, qui découvre l’arme du noyé.

Ignorant si l’arme est chargée ou non, Kodjo n’y touche pas et remonte à la surface pour informer ses supérieurs hiérarchiques. Dès lors, suivant le courant de l’eau, il a été plus facile de découvrir le corps, raide mort, vêtu de sa tenue militaire, sans gilet de sauvetage ‘’au stade 4 de la noyade’’, c’est-à-dire aucun secours ne pouvait plus lui être porté.

Avec cette macabre découverte, cela fait neuf corps habillés morts par noyade depuis quatre ans; à en croire le responsable de l’Ussa. Triste nouvelle mais le colonel-major Bertin Tano Koffi, directeur général des affaires maritimes, a tenu à féliciter, au téléphone, ses éléments sur le terrain pour avoir pu retrouver, dans un laps de temps, ce soldat mort dans l’exécution de sa tâche. Des éléments de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers étaient sur place pour les enquêtes d’usage.

SYLVAIN NAMOYA
Fraternité Matin