La colère est bien souvent mauvaise conseillère. Et elle conduit à des désastres. Et cela, Fofana Youssouf, chauffeur de son état, l'aura sans doute compris mieux que quiconque.
Mais trop tard. La mort de sa femme, il l'aura toute sa vie sur la conscience. Lui, dont la main a constitué le glaive qui a ôté la vie à sa dulcinée. C'était le mardi 13 novembre 2012, au quartier « Latin », à Adjamé. A en croire les informations recueillies, à l'aube, Fofana Youssouf part de son domicile pour la mosquée. Plus tard de retour, il s'apprête à aller au boulot. Mais là, cette fois, il se heurte à l'opposition farouche de sa femme Ouattara Mariam. Il y a un vieux contentieux entre les deux. L'éternel nerf de la guerre, qu'est l'argent. L'argent devant lequel, l'amour ne pèse rien du tout. En fait, nous informent nos sources, Fofana Youssouf a emprunté à sa femme, la somme de 1 950 000 F Cfa. Il a pu rembourser une bonne partie, jusqu'à ce qu'il ne lui reste qu'une dette de 750 000 F Cfa. Et c'est là qu'il joue les mauvais payeurs. Tous les délais donnés à sa femme pour rembourser le reste de l'argent s'avèrent du dilatoire.
Toutes les relances également faites par sa « seconde moitié » restent lettre morte. Alors, n'en pouvant plus de se voir continuellement rouler dans la farine, Mariam décide ce matin du mardi 13 novembre 2012, de se faire entendre d'une autre façon. Ainsi, toujours selon les informations, alors que son mari tente de sortir du logis, elle se dresse devant lui et de lancer avec détermination : « Tu ne sortiras pas d'ici aujourd'hui, tant que tu ne m'auras pas remboursé mon argent ! ». Une outrecuidance aux yeux de Fofana Youssouf qui rentre en colère. Pour dégager sa femme de son chemin, il lui administre un violent coup de coude dans la cage thoracique. La pauvre s'effondre à l'entrée de la maison. Inerte. Le chauffeur l'enjambe et s'en va tranquillement. Sans se soucier du sort de celle qui lui a donné deux enfants dont le cadet est âgé de 8 ans seulement.
Quelques instants après, des voisins le joignent pour demander où il se trouve. Tout en se gardant de lui signifier la suite irréparable de l'acte qu'il vient de commettre à l'instant. Fofana répond qu'il est en face du « Camp génie » où il est venu récupérer les pièces de son véhicule bloquées la veille par les Frci. Localisé, c'est en grand nombre que les voisins le rejoignent et le neutralisent. Puis, de lui signifier : « Tu as tué ta femme ». Aussitôt, il est mis à la disposition des forces de l'ordre. Mais en tout cas, cette version des faits est contrebalancée par une autre. En effet, cette autre source explique que c'est plutôt la somme de deux (2) millions de F Cfa que Fofana Youssouf doit à sa femme commerçante. Et pas un seul kopeck, contrairement à ce qui est dit, il n'a remboursé jusque-là. Et pour cela, l'ambiance entre le couple est des plus pesantes. Alors, la veille, soit le lundi 12 novembre 2012, Mariam une fois de plus réclame son argent. Et Fofana Youssouf de lui demander à 22h là, de le suivre jusqu'à Yopougon où il trouverait l'argent à lui remettre. Refus catégorique de la commerçante qui dit ne pas maîtriser les réelles intentions de son homme. Surtout que ce dernier qui serait de moralité douteuse, lui a souvent jeté à la face, cette phrase qui, aujourd'hui, semble prendre tout son sens : « Tu ne sais pas de quoi je suis capable ! ».
Un crime préparé ?
Pour cette autre source, c'est plutôt la nuit et non le matin, que Fofana Yousouf a tué sa femme pour que plus jamais elle ne lui réclame son pognon. Et cette source de préciser que l'homme a savamment préparé son coup. Et comment ? Il est fait état de ce que, rentré la nuit à la maison, le chauffeur donne à boire à ses deux enfants dont l'aîné est âgé de 14 ans, des comprimés qu'il dit lutter contre les maux de ventre. Et pourtant, ses gosses disent ne souffrir d'aucun mal de ventre.
A la vérité, pour cette source, c'est un somnifère qu'il a donné à ses enfants pour leur éviter d'être des témoins oculaires du crime qu'il allait commettre. L'on explique, ensuite, que le matin, aux alentours de 6h, le fils de huit (8) ans du couple, sorti de la maison après le départ de son père, a les mains imbibées de sang. L'une des voisines qui remarque cela, veut en savoir plus. Le môme rétorque que le sang est celui de sa mère qu'il croit endormie et qu'il tente vainement de réveiller. La voisine va voir ce qui se passe. Là, elle découvre, étendue dans une mare de sang et sans vie, l'infortunée Mariam avec la nuque portant au moins trois ouvertures. Pour cette version, un coup de coude, comme signifié précédemment, ne peut provoquer de tels dégâts.
En tout cas, les instants qui suivent, la cour commune où habite le couple est en branle. Et plus tard, le présumé meurtrier est appréhendé comme indiqué plus haut. En ce moment, Fofana Youssouf est aux mains de la Police criminelle pour continuation d'enquête. Entre-temps, Mariam n'est plus là. Et son mari risque la prison. Derrière eux, deux malheureux gosses qui se retrouveront, certainement, sans repère.
KIKIE Ahou Nazaire
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