Adjamé-liberté a été le théâtre d’un drame, dimanche. Selon des témoignages, un sergent de police, dion Kouayé hervé, en service à la Compagnie républicaine de sécurité (Crs1) basée à Williamsville, dans la commune d’adjamé, a ouvert le feu sur un chauffeur de gbaka, Diarrassouba Djakaridja, suite à une dispute relativement à un problème de monnaie. Atteignant mortellement le transporteur.

En réaction, des gnambros et autres coxers ont lapidé le policier jusqu’à ce que mort s’en suive. Le bilan total fait état de deux morts (un policier et un chauffeur de Gbaka) et de deux blessés graves dans les rangs des policiers et des civils, selon des sources sécuritaires. Comment en est-on arrivé à cette situation dramatique qui a failli embraser la commune d’Adjamé ?

Tout s’est passé, dimanche, à 18h45. Selon des témoins, le sergent de police Hervé Dion, en tenue civile, revenait d’une cérémonie de mariage. Il avait emprunté un gbaka qui assurait la ligne Bingerville-Adjamé Renault. arrivé à destination au niveau des feux tricolores qui jouxtent le rond-point d’Adjamé-Liberté, Hervé Dion, qui était visiblement dans un état d’ébriété avancé, à en croire des témoins, réclame sa monnaie sur un ton de colère à l’apprenti-chauffeur. Celui-ci fait la sourde oreille, narguant même son client.

Le policier menace d’interpeller son interlocuteur. C’est en ce moment que le chauffeur, contre toute attente, arrête le moteur du véhicule, en descend et vient tancer Hervé Dion, apportant ainsi son soutien à son apprenti. au lieu de rendre la monnaie au client excédé par les injures proférées à son endroit. le policier craque et sort son arme de dotation. Puis tire sur le chauffeur du gbaka, en pleine poitrine. Ce dernier meurt sur-le-champ.

Passé le moment de frayeur, les gnambros, coxers et autres délinquants, qui pullulent l’espace d’Adjamé-liberté, s’emparent de cailloux et lynchent le sergent de police. Ils réussissent aussi à lui arracher son pistolet automatique. La situation est confuse. Des agents de police en service dans les environs sont pris à partie par des gnambros. Ils ne doivent leur salut que grâce à l’agilité de leurs jambes.

C’est dans cette atmosphère électrique qu’un coxer écrabouille, avec une grosse pierre, la tête du policier déjà agonisant. Un cargo de policiers qui venaient en renfort est la cible des transporteurs qui tirent à balles réelles sur les forces de l’ordre. Des témoins révèlent que deux policiers ont été grièvement blessés et le cargo mis en déroute au niveau de l’agence de la Cie.

La situation qui prévaut frôle une insurrection à telle enseigne que des véhicules sont contrôlés par des jeunes gens armés de gourdins, à la recherche de corps habillés. C’est la gendarmerie nationale, instruite par le commandement supérieur, précisent des sources, qui vient à la rescousse.

De nombreux éléments de la caserne de gendarmerie d’Agban sont déployés sur les lieux du drame et réussissent à rétablir l’ordre. En lançant à profusion du gaz lacrymogène sur les manifestants et en bouclant les points chauds avec à la clé des interventions musclées et de nombreuses interpellations.

Hier matin, aux environs de 11h, au moment du passage de notre équipe de reportage, la situation était redevenue calme et des agents de police à bord d’un cargo de la brigade anti-émeute (BAE) veillaient au grain au rond-point de l’espace Adjamé-liberté.

Selon des sources policières, les autorités ont apporté la compassion du gouvernement aux familles des disparus en fin de matinée et une enquête a été ouverte pour élucider cette bavure policière.

Didier Kéi
Source : Notre Voie