La chemise du bandit arrachée dans la bagarre par le gardien va le trahir. Dix ans de prison ferme. C’est la peine qu’a infligée mercredi le tribunal de Grand-Bassam à tall Ahmed, 23 ans, Burkinabé, célibataire sans enfant. Ce peuhl, gardien de son état, a été condamné pour vol en réunion avec violence portant sur 70.000 Fcfa et des téléphones portables.

Dans la nuit du 9 au 10 août, tall Ahmed et un complice débarquent dans le garage espoir de Grand-Bassam, têtes encagoulées, armés de machettes et autres objets contondants. Sous la menace de leurs armes, ils agressent et dépouillent le gardien des lieux, Diané Moumouni, de sa paie qu’il venait de recevoir le matin même, ainsi que ses deux téléphones portables. D’après le procès-verbal de la police, les deux bandits ont tailladé le gardien à la machette.

En dépit de ses blessures, celui-ci, avec un courage hors norme, réussit à repousser les malfrats qui battent en retraite. Dans leur fuite, la panique aidant, ils abandonnent des vêtements, laissant ainsi des traces que la police exploitera efficacement après. La même nuit, Diané va aviser Diallo Allou, le responsable des Peuhl burkinabè de Grand-Bassam, par ailleurs tuteur de ses agresseurs qu’il a identifiés par les objets abandonnés. La victime est conduite à l’hôpital général de Grand-Bassam.

La police, informée, va commencer ses investigations qui aboutissent, après quelques jours, à l’interpellation de Tall Ahmed. Pendant l’enquête préliminaire, nonobstant la reconnaissance de sa chemise tâchée de sang, le prévenu va nier avoir pris part à l’agression.

A la barre, Tall Ahmed nie d’abord tout en bloc, divague quelque peu, s’en prend ensuite vertement à son tuteur avant de revenir, enfin, sur ses déclarations en admettant avoir pris part à l’attaque. Et ce, sous le feu roulant des questions des juges. Il affirme que c’est pendant la bagarre que sa victime lui a arraché sa chemise. C’est donc sa tenue qui l’a trahi. Tall va identifier également les instruments qu’ils avaient utilisés pour commettre son forfait.

Le procureur de Grand-Bassam a relevé des indices graves et concordants motivant son inculpation pour vol en réunion avec violence portant sur 70.000 FCfa et des téléphones portables. Ainsi, le substitut du procureur de la république a requis la peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre du prévenu. Cette peine a été confirmée par le juge du tribunal. Le quidam sera privé de ses droits civiques pendant cinq ans et devra payer une amande de 50.000 F cfa à l’état de Côte d’Ivoire et 212.000 F. de dommages et intérêts à Diané Moumouni qui s’est constitué partie civile.

Symphonie Mombohi
Correspondant Local.
Source : Fraternité Matin