A Kroukroutié dans la sous-préfecture de Botro, l'on a vécu un événement qui reste le sujet principal de conversation. Des ossements humains auraient été découverts dans le tronc d'un baobab qui venait d'être abattu. Les informations en notre possession indiquent qu'une confrérie de sorciers dont les victimes ne se comptent plus dans le village, a choisi le tronc du baobab en question pour en faire son quartier général (QG). Et jusque-là, ils agissaient en toute impunité. Mais ces derniers temps, un grand kômian va se signaler dans le village. Au cours de sa première prestation, le féticheur fait savoir à l'assistance que le baobab situé à l'autre bout du village sert de lieu de regroupement aux sorciers. Il aurait par la suite, décidé que l'arbre soit abattu le plus rapidement possible pour mettre un terme à la saga meurtrière des mangeurs d'âmes.

Le lendemain, une foule compacte de villageois se serait donnée rendez-vous sur les lieux pour assister à la démolition de la "maison" des sorciers. On fait appel à un bûcheron. Après une séance d'exorcisme qu'aurait fait le kômian pour parer à toute éventualité, le bûcheron commence le travail. Curieusement, l'arbre résiste à la tronçonneuse. Pis, elle tombe en panne. Tout reprend quelques temps après. Toujours selon les informations, bien que son tronc soit totalement coupé, l'arbre refuse de tomber. Sur place, le kômian qui consulte à nouveau ses génies aperçoit un vieillard en train de prendre appui sur sa canne. Il en déduit, à la stupéfaction de tous, que c'est le vieillard qui empêche l'arbre de tomber. Que celui-ci serait un des membres de la confrérie qui logerait dans le tronc du baobab. 

Finalement, le rapport de force tourne en faveur du kômian qui réussit à arracher la canne au vieillard. Cela fait, on voit le gigantesque baobab tomber. Dans le trou qui se trouve dans le tronc, on aurait découvert des ossements humains et des ustensiles de cuisine en plus des lames, paires de ciseaux, vases de nuit etc. Selon des informations, des membres de cette confrérie, "locataires" du baobab qui revenaient d'une "expédition" auraient été surpris par la destruction de leur "base". Ceux-ci se seraient vu obliger d'atterrir sur les toits des maisons pour les uns ou de s'écraser sur le sol pour les autres. Beaucoup d'entre eux ont, semble-t-il, trouvé la mort. Depuis lors, le village aurait retrouvé la quiétude.

Lamine Oré

Allo Police