L’incrédulité dominait, hier, au pied de la barre du 21, avenue Robespierre, à Vitry, où une impensable scène s’est jouée lundi soir. Un père a frappé son fils de 12 ans à coups de marteau car l’enfant aurait égaré l’argent des courses. « J’ai vu une ambulance devant le bâtiment, souffle un sexagénaire qui habite l’immeuble.
Mais jamais je n’aurais pu penser que c’était pour un truc pareil. » Hier soir, l’enfant était encore hospitalisé au Kremlin-Bicêtre, mais ses blessures ne présentaient pas de caractère de gravité.
Il est 19h30, lundi, quand l’enfant rentre au domicile après avoir été envoyé faire des courses par ses parents. Mais il n’a ni les commissions ni les quelques dizaines d’euros qui lui avaient été confiées. Il dit les avoir égarés. Craignant probablement des représailles, il file s’enfermer dans les toilettes. Et, effectivement, bien vite, son père s’emporte.
Un juge a demandé que la victime soit placée en foyer
L’homme de 54 ans s’empare d’un marteau et frappe contre la porte. Et quand il peut approcher son fils, les coups continuent de pleuvoir. A leur arrivée, les secours découvrent la victime souffrant de traumatismes et de plaies saignantes sur les jambes. Saisi de l’enquête, le commissariat de Vitry doit éclaircir le coup de folie du père, placé en garde à vue. Ils doivent notamment déterminer s’il était sous l’empire de l’alcool ou de stupéfiants. Un juge des enfants a été saisi du dossier et a demandé que la victime soit placée en foyer.
La famille n’était pas inconnue des services d’aides à l’enfance. En octobre, la mère s’était adressée aux services du conseil général pour demander de l’aide. Avec quatre petits à charge et un père peu présent, elle avait exprimé le besoin d’être accompagnée. « Nous avions engagé une aide éducative à domicile pour l’épauler, mais aucun fait de violence ne nous avait été rapporté, précisent les services de l’aide sociale à l’enfance. Comme la situation de ce jeune ne s’améliorait pas, nous envisagions, avec l’accord de ses parents, un placement en famille d’accueil. »
Les enfants en difficulté signalés aux services départementaux sont de plus en plus nombreux. Le nombre de cas étudiés par la cellule chargée d’étudier les « informations préoccupantes » concernant des mineurs val-de-marnais est en augmentation de 8 à 10% chaque année. Ce qui peut signifier une hausse des cas difficiles, mais aussi une meilleure connaissance des services de protection existants, notamment le numéro 119. Environ 2500 cas ont ainsi été étudiés l’an dernier.
Le Parisien
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