Fatim et Abou sont cousins. Élève en classe de quatrième dans un collège à Touba, la jeune fille rêvait de devenir magistrat. C´était mal connaître les projets de ses parents pour elle. C´est pourquoi, elle se montre rebelle lorsque ces derniers lui apprendront qu´elle est promise à Abou, son cousin qui rentre d´Abidjan. Fatim croit qu'avec un peu de chance, ce cousin qu´elle ne connaît pas encore peut être un bel homme ou avoir d´autres qualités susceptibles de l´aider à tomber amoureuse.
Malheureusement, il n´en est rien. Abou ressemble à un drogué. Il a le torse balafré de cicatrices. Son physique de gorille avec ses pieds arqués achèvent de dégoûter Fatim. Mieux, elle ne l'acceptera jamais dans son lit, même dans son pire cauchemar. Elle se dit qu’avec Abou, elle n´a aucun avenir à construire. Elle prend son mal en patience, se disant qu´une fois le mariage célébré, Abou demandera le divorce s´il peine à la dompter.
Pour éviter donc à sa mère de se faire répudier ou d’être chaque fois humiliée en public, elle joue le jeu. Et voilà les deux cousins unis à la faveur des noces plutôt grandioses. Le couple va habiter dans la cour familiale, une maison de trois pièces, cadeau de mariage d'un oncle. Abou, chauffeur de profession, a reçu comme cadeau un camion de transport. Abou gagne plutôt bien sa vie maintenant.
Chaque jour, il rentre du travail avec des régimes de bananes, des tubercules d´ignames ou de manioc achetés sur les routes parcourues. Il offre également de nombreux présents à son épouse. Mais non seulement, Fatim ne se montre pas accessible, mais elle se rebelle contre lui. À la moindre occasion, elle le couvre d´injures. Au point qu’après un an de mariage, Abou est malheureux. La mère d’Abou qui constate cela, veut comprendre ce qui se passe.
Informée des moindres détails de la situation par son fils, elle se propose de l´aider à régler le problème. Elle en discute avec sa belle-fille dans la chambre, mais elle est désagréablement surprise par l´attitude irrévérencieuse de Fatim. Aussi décide-t-elle de trouver à son fils une deuxième épouse. Ce qui est d'ailleurs conforme à la tradition musulmane. Fatim qui n´attendait que cela dans l´espoir d´échapper définitivement aux appétits jusque-là insatisfaits d´Abou, jubile. Le nouveau mariage est célébré un mois plus tard.
Et la vie reprend son cours normal au sein de la famille. Abou emménage dans la chambre de Djénébou, sa nouvelle femme. Chaque jour, en revanche, le polygame rentre du travail avec des présents qu´il partage équitablement entre ses deux femmes. Fatim ne se laisse nullement ébranler par cela. Mais les éclats de rire et les bruits des ébats sexuels des tourtereaux qui lui parviennent de la chambre de Djénébou ne la laissent pas indifférente. Idem pour la joie qui se lit sur le visage d´Abou en sortant de la chambre de sa coépouse, le matin.
En un mot, Fatim est frustrée. Le feu de la jalousie se met à la consumer. En jeune femme fière, elle sait qu´elle ne peut pas se livrer à quelq´un d´autre. Elle feint la maladie. Aboula conduit à l´hôpital. Les analyses et autres examens ne permettent pas de faire de diagnostic formel. A la vérité, Fatim meurt à petit feu de "goumin goumin" (chagrin d'amour). Et l´envie de se voir choyer comme Djénébou la ronge. Alors, fatiguée d´affronter le regard moqueur de son mari en le suppliant de venir chauffer ses nuits, elle préfère demander le divorce.
Elle n´explique pas sa décision à ses oncles car convaincue que ceux-ci refuseraient de la suivre dans cette voie. Pendant ce temps, Abou et Djénébou ne font qu'agrémenter leur vie d´amoureux. Balades à pieds les dimanches, visites à des amis, offrandes communes aux nécessiteux pour favoriser la grâce d´Allah sur le foyer conjugal, etc. Ils ne manquent aucune occasion pour être ensemble, et pour en rajouter à la jalousie qui ronge Fatim.
Après plus d´un an de supplice, la malheureuse jeune femme décide de mettre un terme à ses jours. Histoire d´abréger ses souffrances. Le mardi 18 décembre 2012, elle est découverte dans le coma après avoir avalé de nombreux comprimés. Elle sera sauvée in extrémis. Revenue à elle, elle avoue tout pour avoir la paix et être autorisée à divorcer, si son mari ne veut plus la reprendre dans son lit. Mais Abou de répondre : « Tu reviendras reprendre ta place car je n´ai pas cessé de t´aimer. » Djénébou n´y voit aucun inconvénient ! Mais Fatim ne l´aurait-elle pas appris à ses dépens ?
Lucien déconens
Allo police
Voir aussi
- Clôture du FEMUA 15: A'Salfo et ses équipes visitent le poste de péage de Tiébissou
- Culture : des artistes ivoiriens renforcent leur capacité
- FEMUA 15: La ministre Françoise Remarck se réjouit de la qualité du travail accompli par A'Salfo
- Cinéma : projection à Abidjan en avant-première de la comédie romantique '' Marabout Chéri ''
- Côte d’Ivoire : démarrage officiel des inscriptions au concours de la Fonction publique le 24 avril prochain (Ministre)