L'enquête menée par la police sanitaire saisie par l'administration du centre Hospitalier Universitaire de Yopougon a permis de mettre aux arrêts des agents en service dans ce Chu. Tout débute par un trafic et vente illicite de médicament. En effet, dans le cadre de la gratuité ciblée, certains médicaments sont remis gratuitement aux malades sur présentation d'une ordonnance. Mais il se trouve que ces agents indélicats par des procédés pour lesquels ils gardent pour l'heure le secret obtenaient de fausses ordonnances et se faisaient servir les médicaments concernés. 

Ainsi, en un temps record, la pharmacie se vide de son stock et ces médicaments qui sont revendus aux malades. Alors que la direction du centre hospitalier intriguée par la rapidité avec laquelle la pharmacie se vide de son stock entreprend des actions discrètes en vue de démasquer les auteurs, ceux-ci ajoutent une autre corde à leur arc. Le commerce étant juteux, les agents indélicats l'élargissent en prenant attache avec les vendeuses de médicaments situées dans les environs de l'ex-cinéma Roxy. Ils y achètent des médicaments et les revendent aux malades internés au CHU. 

Ils ont été trahis par le fait que sept nouveaux nés ont failli perdre la vie après usage de ces médicaments. L'Athemeter est un produit prescrit pour combattre le paludisme chez les nouveaux nés. Mais, à la surprise des médecins les produits ne produisent pas l'effet attendu. Ils décident même de saisir l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) pour dénoncer l'inefficacité de cette version de l'Athemeter. Quand par une circonstance heureuse, les médecins découvrent que l'athemeter payé par les parents des malades au sein du CHU ne provient pas de la Pharmacie. 

Des fouilles minutieuses à la pharmacie permettent de mettre la main sur de gros sacs contenant ce médicament et bien d'autres. Interpellé, les auteurs ne font aucune difficulté à reconnaître les faits. Ils sont mis à la disposition de la police qui, après leurs auditions, les a déférés devant le parquet, hier. Afin qu'ils répondent de leurs actes. Ce sont une aide soignante et six auxiliaires en pharmacie. Au chu de Yopougon, certains agents qui auraient souhaité une gestion administrative de cette situation soutiennent que l'enquête doit se poursuivre. Pour ces derniers, si des ordonnances préétablies ont pu être délivrées, il y a lieu de connaître les grosses têtes qui y sont impliquées.

STÉPHANE BEYNIOUAH

Le Jour Plus