Yao Kouadio Franck est désormais infirme de la main gauche. Il a été amputé, à la suite d’une bagarre qui l’a opposé à Kouamé Koffi Kan, un manoeuvre agricole de 29 ans. L’agresseur nourrissait depuis bien longtemps le désir de régler de vieux comptes avec Franck. Ce dernier, qui était le premier fils de son père l’aidait dans les travaux champêtres. Le jour de la bagarre, en début d’après-midi, le vieil homme sentant la fatigue rentre au village, laissant son fils seul continuer le travail comme d’habitude.

C’est le moment qu’attendait Koffi Kan pour entrer en scène. Il s’approche de son adversaire et lui assène plusieurs coups de machette, sans autre forme de procès. Les cris de détresse de la victime ne feront qu’accroître l’ardeur de Koffi Kan dans sa folie meurtrière. Dans sa volonté d’en finir avec son adversaire, il lui donne un violent coup qui lui sectionne totalement la main, précisément au niveau du poignet. Affolé, le blessé s’enfuit vers le village voisin.

Quant à Koffi Kan, il essuie le sang qui coulait sur sa machette puis rentre tranquillement au village, comme si de rien n’était. Conduit à l’hôpital, Yao Franck y passera 21 jours, avant de porter l’affaire devant les autorités judiciaires. Dans son dossier figure une photographie de la main amputée. Le prévenu une fois à la barre raconte une histoire à dormir debout. « La victime est un malade mental ; c’est la drogue qui l’a rendu fou. Il m’empêchait de passer mon chemin.

Ensuite il a été le premier à me provoquer et j’ai réagi », s’est-il expliqué, sans convaincre le juge. Il lui a été rétorqué que même le fou à droit à la vie; c’est ainsi que sa culpabilité a été établie. Le criminel a été condamné à cinq ans de prison, 100 mille francs d’amende et 100 millions de francs de dommage et intérêt.

Alain Kpapo à Gagnoa

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