Dans une circulaire émanant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique rendue publique, le 2 octobre, il a été demandé aux étudiants occupant de façon illégale les cités universitaires, de libérer les chambres.
Cette action marque le démarrage d’une opération de nettoyage des résidences universitaires à l’effet de faire respecter les textes en vigueur.
À la suite de cette injonction, le désarroi et la panique ont envahi ces lieux. Pleurs, tristesse, peine, chagrin, tous ces mots ne peuvent décrire le froid jeté sur le monde universitaire. Le petit marché du campus est devenu l’ombre de lui-même. Pas de pitance ce jour.
Pour certains, le ciel venait de leur tomber sur la tête. Ce 3 octobre, dès 5 heures du matin, les étudiants ayant des points de chute dans la capitale ivoirienne, ont fait leurs valises et ont quitté les cités, afin d’éviter les représailles des forces de l’ordre. Certains ont pris la poudre d’escampette. D’autres, sur la pointe des pieds, ont levé le voile avant le lever du jour.
À la cité universitaire du campus de Cocody, jusqu’à midi, des étudiants, impuissants, se sont résignés à abandonner la vie en cité. C’est le cas de Sarah A, une étudiante en master 2 de lettres modernes.
La native de Divo a postulé à deux reprises pour l’obtention d’une chambre, mais en vain. Elle explique avoir eu recours à une personne intermédiaire pour avoir une chambre, car explique-t-elle, les yeux larmoyants, « ce besoin était pressant. Aujourd’hui, je n’ai nulle part où aller. Mon seul point de chute, c’est Divo. Je fais un stage en pharmacie, avec mes maigres moyens. Je ne peux pas me prendre une chambre en ville ».
Comme elle, Samuel S, étudiant en 1re année de Sciences économiques et de gestion, résidant à la cité de Mermoz, lance un cri du cœur et invite les autorités à revoir leur position. « Je viens de Duékoué, une ville située à plus 472 kilomètres d’Abidjan. Je n’ai aucun parent ici et présentement, je suis en pleine composition. Où vais-je aller ? C’est vraiment difficile », dit-il les yeux levés au ciel. Avant d’ajouter : « Nous sommes submergés. Nous avons trop de soucis. Nous demandons pardon aux autorités pour nos péchés », a-t-il plaidé.
Toujours à Mermoz, Déhi B, une étudiante en 2e année d’informatique, explique son cas : « Au lendemain de mon Bac, j’ai perdu mon père et c’était difficile de joindre les deux bouts. Je suis arrivée à Abidjan, en provenance de Guiglo, dans la région du Cavally. J’avais un frère qui était déjà à l’université et c’est par son canal que nous avons eu la chambre. Nous n’avons personne ici à Abidjan. Depuis ce matin, nous avons rangé nos affaires, mais on ne sait où aller. J’implore la clémence des autorités ».
Cette situation fait suite au décès tragique d’un membre de la Fesci et à l’arrestation du secrétaire général de ladite organisation. Pour mettre de l’ordre dans le milieu universitaire, le gouvernement a pris des mesures conservatoires.
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