A Bingerville, quartier Bagba Extension, le fait a choqué plus d’un. Fanta, mère de trois enfants, continue de souffrir des brûlures provoquées par Saly, sa mère. G.V. Bamba Martial, Ivoirien, 38 ans et électricien de son état, fait la connaissance de S. Fanta en 2002. Le courant passe très vite entre lui et la jeune fille malienne qui vivait chez sa tante dans un quartier de Bingerville. Elle n’avait alors que 20 ans. Elle tombe enceinte.
Mais dame Saly, la mère de Fanta voit cette relation d’un mauvais oeil : « Martial finira par t’abandonner un jour pour une autre. (…) Je n’accepterai jamais que tu épouses un boussoumani (ndlr, non musulman)… », ne cessait-elle de menacer. Menace qu’elle finit par mettre à exécution en intimant l'ordre à Fanta de partir de chez sa tante à Bingerville pour vivre avec elle à Treichville. Histoire de l’éloigner définitivement de Martial.
A peine dame Saly partie, qu’un matin, Saly disparaît. Inutile de chercher. Elle a rejoint son bien-aimé à Bingerville. « Elle voulait me faire avorter. J’ai refusé, c’est pourquoi elle m’a chassée », fait savoir Fanta. Saly, la mère acariâtre, ne démord pas pour autant. Elle la retrouve chez Martial à Bingerville. Cette fois, elle semble emboucher la trompette de la paix. « … Il faut que tu ailles doter Fanta au Mali auprès de son père si tu tiens vraiment à l’épouser », dit-elle à Martial.
Celui-ci n’y trouve aucun inconvénient et se plie aux exigences de sa belle-mère. Le mariage traditionnel est scellé en 2009 au Mali. Fanta rejoint la même année, précisément le 9 juillet, son mari à Bingerville. Martial et Fanta pensent enfin vivre leur amour. Mais Saly n’a pas encore dit son dernier mot. Quelques semaines après l’arrivée de Fanta, Saly est à nouveau aux prises avec sa fille et surtout Martial, son gendre qu’elle n’a en réalité jamais supporté. Elle débarque un dimanche matin et se met à les insulter.
Sa belle-famille (le père et la mère de Martial) essuieront aussi ses injures. L’affaire arrive même à l’ambassade du Mali. Pis, suite à ces disputes à répétition, Martial sera gardé à vue à la gendarmerie, après une plainte de Saly. Après des médiations, les deux parties font la paix. Saly verse de l'acide Sur le vIsaGe de Sa FIlle Comme le dit Martial, lui-même, « Je ne suis pas converti, mais ma femme est une fervente chrétienne ». Lorsque Saly apprend que Fanta est devenue chrétienne, elle ne décolère plus. Elle menace de la tuer.
Ainsi, le samedi 10 août dernier, Saly est à Bingerville. Ce jour-là, elle prend soin de se déguiser en folle. De 21 heures à minuit, elle rôde dans les environs de la maison de Martial. C’est là qu’elle confie à Fatou, la voisine de commerce de Fanta, qu’elle est venue pour “détruire sa fille’’. Approchée pour savoir pourquoi elle n’a rien dit à Fanta, sa camarade Fatou se défend : « Je ne savais pas qu’elle mettrait ses menaces à exécution sinon j’allais prévenir Fanta ».
Le dimanche 11 août dernier, il est environ 7 h 30. Fanta prend le chemin de l’église. Ignorant que sa mère Saly lui réservait la surprise de sa vie, elle presse les pas pour être à l'heure au temple. A environ 50 mètres de l’église située à Bagba Extension, Saly s'est planquée dans un coin de rue. La suite, c’est Fanta qui la raconte : « Arrivée non loin de l’église, j’ai vu une femme qui s’était couverte la tête. Je passais donc mon chemin sans trop faire attention à elle.
Subitement, elle s’est approchée de moi et m’a versée au visage un liquide qu’elle tenait dans un bol. J'ai senti de vives brûlures au visage. Je me suis mise à crier et elle s’est enfuie. C’est ainsi que des gens sont venus à mon secours… ». Conduite immédiatement à l’hôpital général de Bingerville puis au Chu de Cocody, c’est finalement à Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA) que Fanta sera prise en charge. Elle souffre de graves brûlures au visage.
Pour l’instant, elle ne voit que de manière floue de l’oeil droit. Selon les témoignages recueillis auprès des personnes qui la connaissent, Saly est une femme imprévisible, invivable et réputée bagarreuse. C’est d’ailleurs son entourage qui lui aurait attribué le triste pseudonyme de Fatô Saly. Ce qui signifie Saly la folle, en langue Malinké. Elle aurait déjà versé de l’acide au visage de quelqu’un à Vridi, son lieu de commerce. Saly a été déférée devant le parquet le lundi 19 août dernier pour répondre de son acte.
O.C. Charly
Allo Police
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