Une femme se marie avec deux hommes : l'histoire d'un amour inconditionnel. Décrite avec ironie dans la presse étrangère et largement relayée par les médias locaux, elle tourne finalement au cauchemar.
Cela aurait pu être un simple fait divers, cantonné à la presse people kényane. C'est devenu un sujet de discorde national. Sylvester Mwendwa, un boucher de 26 ans, a accepté d'épouser sa petite amie, selon les lois traditionnelles, et de la partager avec un autre homme. C'était l'idée du chef de la communauté pour "ne pas faire de vagues", rapporte le journal local Nairobi Wire : "Je marchais dans la rue et j'ai été surpris de voir deux hommes se battre pour la même femme, raconte le leader. Lorsque j'ai demandé à cette femme de faire un choix, elle a refusé en affirmant qu'elle ne pouvait vivre sans eux."
Les deux amants se sont donc partagé la dot de la jeune femme et sont devenus, selon la loi traditionnelle, ses époux. "Je l'aime tellement, a déclaré Sylvester Mwendwa. Je serais prêt à faire n'importe quoi pour elle, même de la partager avec un autre homme." C'est l'un des rares cas de polyandrie dans ce pays, où la polygamie est largement répandue. Selon le contrat de mariage, rédigé en swahili et publié dans Nairobi Wire, les deux maris s'engagent à ne pas être jaloux et à ne jamais se disputer, à élever les futurs enfants en commun et à partager le prix du loyer de la jeune femme.
Cela aurait pu être un happy ending original, un conte de fées moderne en quelque sorte. Mais quand la presse étrangère a commencé à s'en mêler et que l'anecdote s'est retrouvée sur les sites de la BBC ou du Times, la solution qui ne devait pas "faire de vagues" est devenue un sujet de débat passionné. Et, surtout, d'indignation. Partager des épouses est légal. Partager des époux est un scandale.
Après avoir vu le sujet aux informations sur la télévision nationale, relayé par tous les médias kényans, le patron de l'un des deux hommes a décidé de le renvoyer sur-le-champ, rapporte Africa Review. "Certains de ses amis refusent désormais de lui parler et il doit se cacher, après avoir reçu plusieurs menaces de mort." Même sa nouvelle épouse l'a finalement quitté, "profondément blessée", apprend-on, par la décision de son petit ami de vouloir la "partager". Finalement, le conte de fées a fondu en quelques jours.
Car, en réalité, la solution de "partage" était dictée davantage par le manque d'argent que par l'amour inconditionnel pour la jeune femme, comme l'avaient rapporté les médias britanniques : Sylvester Mwendwa était trop pauvre pour pouvoir s'occuper de son épouse "selon la tradition africaine", explique-t-il dans The Nation et ne pouvait pas se permettre d'élever seul ses futurs enfants.
Dans une interview accordée au même quotidien, le chef de la communauté, par qui le drame est arrivé, dénonce l'hypocrisie de la société kényane : "On ne veut pas parler du partage des femmes, et cela est vu comme une immense honte. Mais beaucoup d'hommes l'acceptent par manque d'argent. Certains passent même des accords financiers avec des Blancs et leur prêtent leurs épouses", explique-t-il. Qui pensait que la polyandrie pouvait être une réponse féministe à la polygamie ?
SOURCE : COURRIER INTERNATIONAL
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