LES FAITS SE PASSENT à Affalikro, village situé à environ une dizaine de kms d'Abengourou et dépendant de la sous préfecture de Niablé. Ce mardi 4 septembre 2012, jour de travaux champêtres, hommes et femmes, comme il est de coutume s'affairent pour prendre la route des champs.

Pour le petit déjeuner avant le départ, nombreux sont les villageois qui se restaurent chez dame Affia. Cette dernière en effet, selon des témoignages, vend du riz accompagné de sauce depuis plusieurs mois. Au petit matin de ce mardi 4 septembre, son restaurant est pris d'assaut par une clientèle composée aussi bien d'enfants que d'adultes. Certains envoient le repas à la maison quant d'autres prennent la route des champs après avoir mangé sur place. La suite sera dramatique pour tous ceux qui ont consommé son repas.

L'effet pour certains est immédiat. Enchaînement de vomissements chez les enfants, vertiges constatés pour jeunes et adultes. Des maux qui s'apparentent aux signes cliniques d'une épidémie. Le dispensaire du faubourg reçoit les premières victimes. Les consultations concluent à une intoxication alimentaire. Plusieurs sont évacués au Centre hospitalier régional. L'essentiel des victimes est composé des tout-petits dont la tranche d'âge oscille entre 2 et 10 ans.

Dans le centre, les admis aux urgences au moment où nous mettions sous presse étaient environ 25 personnes intoxiquées. Voici le témoignage de dame Koffi, une des victimes. «Vers 07h j'ai envoyé mon fils de 7 ans, acheter le riz chez Affia. Quand il l'a rapporté, j'ai goûté, mais sa sœur a refusé de manger et j'ai mangé seule. Quelques minutes après au moment où je faisais la vaisselle, j'ai commencé à avoir le vertige. J'ai demandé à ma voisine de venir me soutenir pour éviter que je tombe. Elle aussi m'a dit que sa fille qui a consommé le riz de la même commerçante avait des vomissements».

Après des enquêtes chez dame Affia elle aussi intoxiquée, l'origine de l'intoxication alimentaire, selon les explications de la vendeuse pourrait être l'acte ignoble de son amant. Ce dernier était en bisbille avec elle depuis quelques jours. Venu lui rendre visite le matin, elle était loin de s'imaginer qu'il pouvait pousser le rubicond jusqu'à ce point en introduisant du poison à son insu dans la sauce qui bouillait encore sur le feu. La nature du poison, des grains connus sous l'appellation FURADAN sont retrouvés dans les restes de la sauce.

C'est un insecticide qui sert également à tuer les agoutis. Mais le concerné qui pensait pouvoir s'échapper a subi le courroux des villageois. Capturé par ces derniers, ils lui ont fait ingurgiter de force la sauce restante dans la marmite et l'ont abandonné à son propre sort. Fort, heureusement, Dr Kouakou, directrice départementale de la santé informée de son sort a donné des instructions fermes afin qu'il bénéficie d'une assistance médicale. Aucune perte en vie humaine n'a été enregistrée au moment ou nous mettions sous presse.