Célibataire et père d’un enfant, Daniel Gohi exerce le métier de pêcheur pour s’occuper de sa petite famille. Mais voilà que depuis plusieurs jours, les poissons refusent de mordre à l’appât qu’il leur tend au bout de sa ligne.

A chaque fois, il rentre bredouille à la maison et n’arrive pas à assumer convenablement sa responsabilité de chef de famille. Le 3 décembre dernier, c’est le même scénario qui se présente à lui. Les poissons deviennent de plus en plus rares dans cette partie de la rivière où Gohi a l’habitude de pêcher.

A quelques mètres de là, se trouve une rizière appartenant à Baldé Amadou. Le riziculteur était à la phase de la récolte. Il a déjà mis de côté plusieurs sacs de riz de 50 kilogrammes et s’apprêtait à les écouler sur le marché local. Gohi range sa canne à pêche et va faire un tour dans le champ de Baldé. Il est émerveillé par ce qui lui est donné de voir sur place.

Dans le même temps, il trouve là l’occasion de résoudre le problème de nourriture qui se pose à sa famille. Il visite l’appatam qui sert d’entrepôt où sont disposés des sacs de riz. Le visiteur se saisit d’un sac qu’il court cacher derrière une termitière. Il revient à nouveau pour prendre un autre sac.

Son intention était de faire une bonne provision. A sa sortie de l’entrepôt, il tombe nez à nez avec le maître des lieux. Celui-ci le traduit devant le juge pour vol. «Je vous demande pardon. Ma famille et moi avions faim. Je n’ai personne dans la vie pour me venir en aide», a plaidé le prévenu le 23 janvier à la barre du tribunal de Gagnoa. Le juge l’a mis à l’ombre pour trois mois. Il doit payer la somme de 50.000 FCfa comme amende.

Alain Kpapo à Gagnoa

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