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11 Déc

Interview / Ismael Isaac (Artiste Chanteur) : “Le nouvel eldorado, c’est l’Afrique”

Vedette du reggae en Côte dʼIvoire, Ismaël Isaac a signé son retour sur le marché musical avec « Je reste », son nouvel opus de 14 titres. Dans cet entretien, le chanteur explique pourquoi il est resté longtemps si silencieux et surtout déconseille vivement aux jeunes Africains de prendre la mer pour lʼEurope. Aussi lève-t-il un coin de voile sur son prochain concert au Palais de la culture, dans le cadre dʼAbidjan by night festival.

Le Patriote : Vous avez mis 14 années, après « Black System », pour sortir un nouvel album. Quʼest-ce qui explique ce long silence ?
Ismaël Isaac : Cʼest vrai, 14 années sans sortir dʼalbum, cʼest long. Mais, jʼai voulu prendre le temps de bien travailler, de sortir quelque chose de fort surtout quʼavec « Black System», jʼavais mis la barre haute t en plus, lʼattente des fans était énorme.

Le Patriote : Vous avez mis 14 années, après « Black System », pour sortir un nouvel album. Quʼest-ce qui explique ce long silence ?
Ismaël Isaac : Cʼest vrai, 14 années sans sortir dʼalbum, cʼest long. Mais, jʼai voulu prendre le temps de bien travailler, de sortir quelque chose de fort surtout quʼavec « Black System», jʼavais mis la barre haute t en plus, lʼattente des fans était énorme.

LP : Aviez-vous des appréhensions de ne pas pouvoir faire un album du même niveau de « Black System » ?
II : Oui, Je lʼavoue. Jʼétais un peu stressé à lʼidée que les gens jugeraient ce nouvel album par rapport à « Black System », qui a fait une belle et longue carrière. Mais, quand jʼai bouclé ce nouvel album, je nʼavais plus de crainte, parce que jʼavais confiance en mon travail, et jʼétais sûr que jʼavais fait avec mon staff une œuvre de qualité. Et dès le premier jour de sortie de lʼalbum ( ndlr le 14 août 2014), le premier stock de CD mis sur le marché sʼest arraché comme de petits pains.

L.P : Justement, quel bilan faites vous des trois premiers mois de « Je reste » sur le marché musical ?
II : Lʼalbum se vend bien. Nous avons déjà écoulé 20 000 exemplaires de lʼœuvre. Cʼest un grand motif de satisfaction pour moi. Cela signifie que jʼai toujours la confiance des mélomanes. Je suis aussi ravi pour le reggae, car le bon accueil de « Je reste » confirme lʼidée selon laquelle, le reggae est une musique qui plaît en Côte dʼIvoire, en dépit des musiques urbaines. Jʼexhorte les jeunes frères artistes reggae à travailler dur afin que nous maintenions haut le flambeau de cette musique.

L.P : Sur « Je reste », vous appelez ouvertement les jeunes Africains à renoncer à lʼimmigration clandestine en Occident. Mais, ils continuent de prendre la route pour certains, la mer pour dʼautres dans des embarcations de fortune. Nʼavez-vous pas le sentiment dʼavoir prêché dans le désert?
II : Sʼil est vrai que beaucoup de jeunes Africains rêvent de partir en Europe, certains ont néanmoins compris mon message. Vous savez, quand vous lancez un message, il y a des gens qui vous écoutent et dʼautres pas. Mais, moi, je persiste à dire aux jeunes Africains quʼils doivent rester en Afrique pour construire notre continent. Si nous partons tous, qui va construire lʼAfrique? Cʼest triste de voir ces milliers de jeunes Africains mourir en mer. Il est préférable quʼils restent ici, notre continent est riche. Nous devons croire en lui et nous mobiliser pour le développer. Je le répète encore, le nouvel eldorado, cʼest lʼAfrique.

L.P : Vous vouiez une profonde admiration à Nelson Mandela que vous avez chanté plusieurs fois sur vos albums précédents. Pourquoi sur « Je reste », ne lui rendez-vous pas hommage, après sa mort ?
II : Les fans mʼont reproché cela, mais lʼalbum était déjà bouclé avant son décès. Et je nʼai pas voulu bousculer sa structure. Cela dit, sur le prochain, je vous promets que je composerai un titre pour Mandela. Il fut un grand homme sur tous les plans, pour lʼAfrique. Jʼai un profond respect pour lui. Sʼil y avait plusieurs Mandela à la tête de nos pays, lʼAfrique ne connaîtrait pas les conflits et autres tensions quʼil y a çà et là.

LP : Quʼest-ce qui vous a exactement séduit chez Nelson Mandela?
II : Cʼétait un homme de parole, un démocrate et un vrai militant de la cause de la paix. Pour moi, cʼest le meilleur homme politique que lʼAfrique ait jamais connu. Cʼest un très bon exemple pour notre continent et nous jeunes avons tout intérêt à nous inspirer de lui.

L.P : Dans le titre « Djamanan », vous implorez le Tout-Puissant pour quʼil confie toujours la Côte dʼIvoire à celui qui peut faire son bonheur. Pensez-vous que le pays est aujourdʼhui entre les mains de celui qui peut faire son bonheur ?
II : Ce que je constate, et tous ceux qui vivent dans ce pays dʼailleurs, cʼest que la Côte dʼIvoire va mieux quʼavant. Vous savez, nous les hommes pouvons nous tromper, mais pas le bon Dieu. Cʼest pourquoi, jʼai composé cette chanson dans laquelle, je me mets dans la peau dʼun vieux sage qui demande à Dieu de choisir désormais, après tout ce quʼon a vécu, pour la Côte dʼIvoire celui qui peut faire son bonheur. Cʼest en somme des bénédictions que je fais pour le pays. Et cʼest surtout de ça que le pays a besoin. Ceux qui nous dirigent aujourdʼhui sont là parce que Dieu lʼa permis. Jʼinvite les Ivoiriens à faire davantage de bénédictions pour la Côte dʼIvoire et à confier notre pays à Dieu.

LP : Lʼannée prochaine, il y aura lʼélection présidentielle. Redoutez-vous de nouvelles violences?
II : Que je redoute ou non des violences, ce nʼest pas lʼessentiel. Tout ce que je peux dire, cʼest que nous devons beaucoup prier et implorer les bénédictions de Dieu. Cʼest lui seul qui décide de tout. Cʼest surtout lui qui peut nous épargner tout ce que nous avons déjà vécu.

L.P : Dans le cadre de la première édition dʼAbidjan by night festival, prévue les 12 et 13 décembre prochains, vous donnerez un concert live au Palais de la culture dʼAbidjan-Treichville. A quoi doit sʼattendre le public ?
II : Ce sera un show époustouflant. Cʼest un Ismaël Isaac qui a mûri de 14 ans, que le public va découvrir sur scène. Je vais revisiter mes tubes et proposer un voyage au cœur de mon répertoire, de mon premier album au dernier. Jʼinvite mes supporters (rire), en fait mes fans, à effectuer massivement le déplacement. Ils ne seront pas déçus.

L.P : Vous êtes lʼune des plus belles voix du reggae ivoirien. Mais, votre carrière internationale peine à décoller. Quʼest-ce qui manque à Ismaël Isaac pour sʼouvrir les portes dʼune major ?
II : Chaque chose a son temps, dit lʼadage. Je suis patient et je continue de travailler dur. Ma force, cʼest que je crois en ce que je fais. En Côte dʼIvoire, si on cite les trois meilleurs reggaemen, jʼen fais partie. Je rends gloire à Dieu pour cela. Je continue de travailler dur et je suis persuadé que je signerai un jour chez une major. Par la grâce de Dieu.

YS

Le Patriote

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