L’affaire des impayés de primes des Eléphants après leur sacre en Guinée Equatoriale, en février dernier, prend des proportions inquiétantes, après le reliquat versé aux joueurs par la présidence de la République. Explications. Un scandale dans un scandale. Ainsi pourrait on qualifier le dernier développement de l’affaire des impayés de primes de la Coupe d’Afrique des nations (Can 2015).

Pendant que tout le monde a désormais le regard tourné vers le Parquet d’Abidjan et surtout vers la police économique pour connaître le dénouement de cette affaire, à la suite d’une plainte de l’Etat de Côte d’Ivoire, il se passe des choses pas du tout catholiques à la Fédération ivoirienne de football (Fif) depuis quelques jours. Il est su de tous que le Président Alassane Ouattara a donné des instructions fermes pour que le reliquat des primes, qui a coulé le régisseur Patrick Yapi et le ministre Alain Lobognon, soit payé.

Séance tenante, les services de la présidence de la République se sont exécutés et Yaya Touré et ses coéquipiers ont touché leurs dus, en plus des autres récompenses de la Présidence. Là où le bât blesse depuis quelques jours, c’est que la l’instance fédérale s’est rendu compte que des joueurs de la sélection nationale ont perçu plus d’argent qu’il n’en fallait de la part de la Présidence. Un trop-perçu qu’elle réclame aux champions concernés.

En clair, ces joueurs sont sommés de verser le trop-perçu. Et déjà, il y a des réticences, même si certains, craignant des représailles de la Fif qui dispose de plusieurs moyens de pressions, ont reversé le bonus. « Tant que ce n’est pas la Présidence, je ne verserai rien ! », a confié hier sous le couvert de l’anonymat un champion d’Afrique en vacances à Abidjan. Un problème de gestion ? C’est sur la base du point fait par la comptabilité de la Fif que la présidence de la République a viré l’argent directement sur les différentes comptes des joueurs de la sélection nationale lorsque l’affaire a surgi.

En réclamant un trop-perçu à des joueurs, la comptabilité de la Fif étale dès lors sa mauvaise gestion et devra s’en prendre à ellemême. Parce qu’à la vérité, l’on voit mal la présidence de la République réclamer quelques miettes aux héros de Bata à qui elle a offert plus de 60 millions Fcfa de récompenses dont 30 millions Fcfa en espèces. « Je ne gère pas la sélection nationale et je ne suis pas au courant de cette autre affaire », a coupé court hier un proche de Sidy Diallo, plutôt préoccupé par la convocation à la police économique.

En tout cas, Sidy Diallo doit mettre de l’ordre à la Maison de verre pour éviter que pareille situation n’arrive. Car, si les documents qui sortent de la Fif ne sont pas crédibles, il faut craindre le pire.

Source : Le Sursaut