Le quotidien «aujourd’hui» n’est pas encore sorti de l’auberge. Après avoir vu son rédacteur en chef et directeur de publication, joseph titi, jeté en prison, le 29 juillet dernier, pour outrage au chef de l’État et divulgation de fausse information, puis libéré six jours plus tard, ce journal de l’opposition est suspendu par le conseil national de la presse (cnp) pour 21 parutions à compter d’hier, lundi 10 août 2015.

il est reproché à ce quotidien d’avoir publié une série de documents dans la période du 16 au 31 juillet 2015, «qu’il dit détenir des Services secrets français comportant des informations qu’il n’a pas pris le temps de vérifier et dont l’authenticité n’a pu être prouvée». «Le Bélier intrépide», un autre journal de l’opposition opposé à «l’appel de daoukro», n’a pas été non plus épargné.

il écope d’une suspension de 26 parutions, la plus lourde. le cnp l’accuse d’avoir publié «une contribution injurieuse» à l’encontre d’un «membre du gouvernement» non nommément cité «mais reconnaissable par les insinuations faites». Quant aux organes «Le Quotidien d’Abidjan» et «Lg infos», également d’opposition, ils sont frappés de «blâmes assortis de mise en garde».

On le voit bien, concernant «aujourd’hui», que les choses auraient été apparemment aussi simples, si le pouvoir n’avait pas préféré emprisonner d’abord le journaliste joseph titi, avant de sanctionner lourdement son organe, au mépris de l’article 68 de la loi ivoirienne qui dépénalise les délits de presse. En somme, ainsi roule le train de «l’émergence à l’horizon 2020» avec la presse d’opposition !

SA
Notre Voie