Y a-t-il une décision qui interdit l’usage des pièces de 250 f Cfa en Côte d’Ivoire? C’est la question qui trottine dans l’esprit des uns et des autres. Parce que, dans l’ensemble, personne ne veut prendre le risque d’accepter qu’on lui donne comme monnaie, la pièce de 250 f Cfa de peur d’être refusée par un commerçant ou un transporteur, bref un opérateur économique. C’est le constat que nous avons fait fin mai 2017, en quittant yopougon pour adjamé étant passager d’un mini car, gbaka.

En effet, un passager et un auxiliaire du chauffeur du gbaka ont eu une discussion houleuse et ont failli en venir aux mains. A cause justement, d’une pièce 250 f Cfa que le client a remise à l’auxiliaire qui l’a refusée. «C’est la seule pièce que j’ai, s’il te plaît», insiste le client. «Ce n’est pas mon problème. Je veux mon argent, c’est tout !», répond l’auxiliaire.

La polémique se poursuivait lorsque nous sommes descendus sous ‘’le pont ferraille’’. Récemment, une dame sur les réseaux sociaux s’est plaint du problème de refus des pièces de 250 f Cfa. «Il y a un chauffeur qui a refusé de prendre la pièce de 250 f Cfa sous prétexte qu'on ne l’utilise plus. Et j’ai été obligée de lui donner une pièce de 100 f Cfa et 50 f Cfa. Et dire que je n’avais pas le choix», a-telle fait savoir.

Mme Christèle Niamien, ménagère de son état dans un village communal de Cocody n’a pas manqué de témoigner sur le sujet: «J’ai souvent été témoin de scènes dans le marché que je fréquente où les commerçantes n’hésitent pas à tenir des propos désobligeants vis-à-vis de clientes à cause de la pièce de 250 f Cfa».

Outre la pièce de 250 f Cfa, il y a des pièces de 200 f Cfa que les officines de pharmacie, les boutiquiers, etc. refusent dans les échanges sous prétexte que ladite pièce est lisse. «on ne prend plus les pièces lisses et surtout les pièces de 250 f Cfa», ont-ils pour habitude de dire.

A la question de savoir qui a interdit la circulation des pièces dites lisses, ils ne donnent aucun argument convainquant ou n’indexent aucune autorité. pour eux, ce qu’on devrait retenir, «c’est qu’on n’utilise plus ces pièces d’argent».

Pourtant la Banque centrale des Etats de l'afrique de l'ouest (BCEao) a produit un communiqué de presse, le lundi 21 septembre 2016, dans lequel elle indique que la pièce de 250 f Cfa est toujours en vigueur. « les vendeurs de biens et les créanciers sont tenus d’accepter cette pièce en paiement ».

La BCEao a indiqué "qu’il lui est revenu que certaines personnes n’acceptent plus la pièce de 250 fCfa dans les transactions commerciales''. C’est pour cela que l’institution a insisté pour dire que la pièce de 250 a toujours cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’ensemble des Etats membres de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à savoir au Benin, au Burkina faso, en Côte d'Ivoire, en Guinée Bissau, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo.

Que DoIt Faire L’étAt IVoIRIeN ?

Vu les plaintes grandissantes des populations sur cette affaire, le gouvernement ivoirien devrait entreprendre une campagne de sensibilisation de façon permanente jusqu’à ce que les pièces de 250 f Cfa des usagers soient acceptées par les opérateurs économiques.

En ce sens qu’ils subissent un préjudice. Même si l’Etat a déjà fait de la sensibilisation ne dit-on pas que la répétition est pédagogique. «alors qu’on a besoin de savoir si effectivement, on doit faire circuler les pièces de 250 et de 200 francs Cfa ou pas», a lâché, un observateur qui a requis l’anonymat.

Boris Takoué (stagiaire)
Source : Notre Voie