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25 Jui

Conflit autour de la désignation de l’imam principal : Bagarre généralisée à la mosquée d’Abobo Banco 2

Des fidèles ont bandé leurs muscles, à la grande mosquée d’Abobo appelée mosquée d’Abobo Banco 2 ou mosquée Siaka Koné, non loin de l’ancienne gare Utb, en face de la mairie, le vendredi 22 juin 2018, jour de grande prière.

De fait, à 12h, ils commencent à entrer dans la mosquée. Le sermon est en cours. Subitement, une voix laisse échapper du micro que l’imam principal est Camara Morymoussa. Le micro venait ainsi d’être arraché à celui qui, jusque-là, entretenait les fidèles. La bagarre s’installe. ‘’ On est prêt à mourir pour ça'’, entend-on. ‘’ Je vais prier ailleurs. C’est quand même vendredi aujourd’hui'’, font savoir certains musulmans, en grand nombre, quand pour d’autres,'’ il faut fermer la mosquée'’. Sur ces entrefaites, le lieu de prières commence à se vider. Mais il y a toujours des éclats de voix à l’intérieur. L’imam Cheick Ahmed Tidiane Diabaté veut officier la prière. El hadj Diomandé Siaka Consaba , secrétaire général de l’Association dénommée ‘’ Communauté musulmane d’Abobo Banco 2‘’ ? prend le micro et déclare:''Jamais, cela ne va se faire'’. Il est 12h44. Des gendarmes font leur descente. Des agents du commissariat de police du 21ème arrondissement d’Abobo, arrivés, peu avant, avec à leur tête, le commissaire, tentent de calmer le jeu. Les discussions sont houleuses.

Des groupes se créent dans l’enceinte du lieu saint. A 12h57, le député et adjoint au maire d’Abobo, Siaka Koné fait son entrée. A 13h02, l’imam Diabaté descend du 1er étage où sont installés les appareils de sonORISATION. Les échanges avec le député ne produisent pas de bon fruit. Celui-ci, 5 minutes plus tard, quitte les lieux. A 13h09, des cris fusent: ‘’ On veut prier'’. Les forces de l’ordre à l’intérieur comme à l’extérieur, montent la garde. ‘’ Il y a des renforts qui arrivent. Que celui qui ne veut pas prier s’en aille'’, disent-elles à des fidèles, surtout à l’intérieur. Mais rien n’y fit. Pendant que l’imam Diabaté, en face de quelques musulmans, officie la prière, beaucoup ne le suivent pas. Dans la confusion, il finit en moins de 5 minutes et disparaît des lieux. Le temps que nous nous rendions compte qu’il est parti ? Un autre groupe, plus nombreux, fait sa prière, dans l’autre moitié de la mosquée. Dans la cour, il y a toujours des badauds. Pour avoir une idée de ce qui a poussé à cette situation, nous approchons El hadj Diomandé Siaka, l’un des plus actifs.

‘’ Mercredi, une délégation du Cosim qui est venue pour installer l’imam Diabaté comme imam principal a été chassée. Jamais, nous n’allons accepter cela. C’est la communauté qui choisit son imam et non le Cosim (ndlr, Conseil supérieur des imams). La communauté, créée depuis 2017 et qui est reconnue par le ministère de l’Intérieur à travers l’agrément qu’il nous a donné, gère la mosquée et désigne l’imam. L’imam Camara Morymoussa a été choisi comme imam principal et son 1er adjoint, l’imam Cheick Ahmed Tidiane Diabaté. Depuis février 2018, nous avons adressé un extrait du procès-verbal de notre réunion au Cosim. L’imam Camara est plus ancien que l’autre, on ne peut pas accepter quel’imam Diabaté soit donc le principal. Le Cosim local s’est fourvoyé. D’ailleurs, nous suspendons notre participation aux activités du Cosim, jusqu’à nouvel ordre'’, nous confie-t-il. Nous nous éclipsons, mais des groupes de fidèles sont encore dans la mosquée, malgré la baisse de la température.

A défaut d’avoir l’imam Diabaté, nous nous rendons au domicile de l’imam Cissé Vasouleymane, le responsable local du Cosim. Celui-ci nous explique que le moment venu, après avoir entendu le président du Cosim de la zone de Banco 2, il s’adressera à la presse.

Dominique FADEGNON

Source: linfodrome

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