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10 Aoû

Le blanchiment de la peau reste largement pratiqué en Afrique

C’est un fléau qui frappe toute l’Afrique sub-saharienne. Malgré des interdictions, des campagnes de sensibilisation, le blanchiment de la peau est toujours intensément pratiqué. Désormais les produits, parfois des médicaments contre le cancer, se prennent en injection. Des produits dont on ne connait pas les effets sur le long terme.

En Afrique, le blanchiment de la peau n'a rien de nouveau. Selon un rapport de l’OMS datant de 2011, au Nigeria les trois quarts des femmes, soit 60 millions de personnes, utilisaient régulièrement des crèmes.

Les experts médicaux mettent en garde contre les risques pour la santé de ces méthodes d'éclaircissement cutané depuis de nombreuses années. Les chantres de la conscience noire s'indignent de longue date contre cette pratique néfaste qu'ils imputent à des siècles d'esclavage et de colonisation.

Mais paradoxalement, ils ont sans doute plus d'échos et d'influence dans le reste du monde que sur le continent africain, où le phénomène ne cesse de progresser. «L'utilisation de produits pour se blanchir la peau est croissante, en particulier chez les adolescents et les jeunes», explique à l'AFP Lester Davids, professeur de biologie humaine à l'Université de Pretoria en Afrique du Sud. «L'ancienne génération utilisait des crèmes, la nouvelle génération utilise des pilules et des injections», note-t-il.

Des nouveaux modes d'administration encore plus inquiétants: «Nous ne savons même pas ce que ces produits, encore plus concentrés, vont avoir comme conséquence sur le long terme».

Le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Kenya ont totalement interdit ceux à forte concentration d'hydroquinie et de mercure, et l'Etat sud-africain du Kwazulu-Natal a demandé à ses habitants de «rejeter toute forme de la beauté coloniale».

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont également interdit la vente de certains produits. Mais il suffit de faire une recherche sur internet pour comprendre que les produits de blanchiment sont très faciles à trouver. En juillet 2018, le gouvernement du Ghana a publié un message préventif pour avertir des dangers que courent les fœtus lorsque les femmes enceintes prennent ces traitements, notamment pour que la peau de l'enfant soit plus claire à la naissance.

Malgré tout, les canons de beauté en Afrique restent très euro-centrés. «Dans l'univers de la mode en Afrique, plus ta peau est claire, plus tu es considérée comme jolie», regrette Ajuma Nasenyana, mannequin kényane interrogé par l’AFP. «Mais heureusement, les choses sont un peu en train d'évoluer».

Source: geopolis.francetvinfo.fr

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