C’est un fait pour le moins insolite. Dans la paroisse Sainte Monique Plateau Dokui (Abidjan), un jeune mystique en mission pour le compte d’une secte, a tenté de voler une communion. Mal l’en a pris, il s’est égaré dans l’église, durant une demi-journée, ne retrouvant plus les portes de sortie.
C’était un dimanche ordinaire comme tous les autres. Au cours de la messe, les admissibles au corps du Christ prennent la communion. C’est à ce titre que le jeune homme fond parmi les fidèles et s’empare de la communion (« le corps du Christ », selon les catholiques) qu’il prend soin de dissimuler d’abord dans sa paume, puis dans sa poche. A la fin de la messe, pendant que les fidèles s’empressaient pour sortir de l’église et laisser la place à ceux de la deuxième messe, le jeune homme ne retrouve plus la porte de sortie.
Il retourne donc s’asseoir, fait semblant de prier (dans les églises catholiques, le service d’ordre ne congédie personne) puis réessaye une seconde, puis une troisième fois, sans pouvoir distinguer la porte. Il attend donc la messe suivante, en espérant pouvoir se confondre dans la foule de ceux qui sortiront.
A la fin de la messe, le jeune homme s’est alors résolu à suivre au pas certains fidèles qui prenaient la direction de la sortie, mais chaque fois qu’il pense avoir atteint une porte de l’église (il y en a plusieurs), il bute face à un mur.
Désespéré, il commence à adopter une attitude étrange quand l’un des responsables de l’église s’approche de lui et lui demande si tout va bien. C’est alors que le jeune demande à voir un prêtre. Ce dernier arrive et il reçoit les aveux détaillés du jeune homme. Celui-ci avoue qu’il a été envoyé en mission, par une secte mystique, pour récupérer une hostie consacrée, en vue d’une messe satanique.
L’Eglise catholique et le refus du marketing du miracle
Le prêtre a donc repris la communion, prié pour lui, l’a béni et l’a laissé s’en aller. C’est à ce moment que le jeune homme a pu retrouver la porte de sortie, pour se fondre dans la nature.
« Il serait contradictoire que l’église invite à la communion des personnes ne partageant (pas encore) ni sa foi ni sa vie. La crédibilité du signe de l’eucharistie en pâtirait »
Pour rappel, la communion exprime l’unité du Corps du Christ. Fait partie de l’Église catholique celui qui est baptisé dans cette Église, qui partage sa foi, et qui vit en unité avec elle. Il serait contradictoire que l’Église invite à la communion des personnes ne partageant (pas encore) ni sa foi ni sa vie. La crédibilité du signe de l’eucharistie en pâtirait.
Les faits, en réalité, remontent en 2016, au moment où l’église avait comme curé principal, l’abbé Franck Tanoh. Contrairement à ce qui a été avancé sur les réseaux sociaux, ils ne datent ni du dimanche dernier, ni d’il y a trois mois, mais bien d’il y a deux ans. S’ils ont refait surface, c’est parce que le dimanche 12 août 2018, un autre incident s’est produit sur cette même paroisse Sainte Monique du Plateau Dokui.
« Le Corps du Christ »
Une dame visiblement de bonne société s’était mêlée à la foule des baptisés, pour prendre la communion. Elle avait fait semblant de la porter à sa bouche, avant de la dissimuler. Mais poussé par l’Esprit, un séminariste qui assistait le curé l’a découverte et celle-ci a été discrètement confondue à la nef centrale de la paroisse. C’était à la messe de 6h30.
La communion catholique ou « Corps du Christ » est spirituellement très puissante, à en croire l’Eglise, depuis qu’elle a été instituée par le Seigneur des chrétiens. « Ensuite il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi », indique l’évangéliste Luc, dans la Bible.
Plusieurs incidents liés au pain consacré ou hostie consacrée (communion) sont vécus sur de nombreuses paroisses. « Si le clergé de l’église sainte Monique du Plateau Dokui n’ont pas souhaité communiqué sur cette affaire, c’est parce que l’Eglise catholique évite de faire un marketing du miracle et aucun prêtre n’en tire une gloire personnelle de ces incidents », a expliqué un laïc engagé dans la recherche spirituelle.
Prince Beganssou
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