Impossible de faire l'impasse sur la douloureuse mésaventure d'un twitto un peu trop arrogant et vulgaire.
Sûrement au prix de nombreux efforts, Naomi H. venait d'être acceptée pour un stage très convoité à la NASA. Mais un simple échange sur Twitter l'a hypothéqué en un claquement de doigts. En cause, l'inconnu à qui elle a proféré des insanités dans l'excitation de son futur internat dans l'agence spatiale.
Tout commence par un "simple" tweet pour annoncer au monde entier que la NASA a accepté sa candidature. Jusque là, tout va bien. Malheureusement, la forme n'y est pas. "Fermez tous votre g*****. Je viens d'être acceptée à la NASA pour un stage", lance-t-elle depuis son profil officiel.
"Va te faire voir, moi je travaille pour la NASA"
Alors qu'un internaute répondant au nom d'Homer Hickam commente son tweet en lui conseillant de surveiller son langage, la jeune femme rétorque de la manière la plus vulgaire et absurde qui soit: "Suck my dick and balls. I'm working at NASA", écrit-elle. On épargne la traduction aux lecteurs non-bilingues mais la version très édulcorée est qu'il peut aller se voir car elle travaille pour la NASA désormais.
Pas de chance, elle ne sait pas à qui elle s'adresse: "Et moi je fais partie du Conseil national de l'Espace qui supervise la NASA", lui répond laconiquement Homer Hickam.
Un internaute pas comme les autres
Naomi H., malgré l'acceptation de son dossier pour le stage, semblait avoir manqué une partie de ses révisions sur la NASA si chère à son coeur. Car Homer Hickam n'a rien d'un anonyme. Cet ancien ingénieur de l'agence spatiale américaine, qui est aussi un vétéran de la guerre du Vietnam et un écrivain renommé, a inspiré "Ciel d'octobre", un film sorti en 1999 et inspiré de ses mémoires sur la NASA ("Rocket Boys: A Memoir").
En 2017, Donald Trump a réinvesti le Conseil de l'Espace créé en 1958 par Dwight Eisenhower et transformé sous Kennedy. En 1992, sous l'administration Bush, des conflits ont éclaté entre le NSC et la NASA et en 1993, la première a été dissoute au profit de la seconde. Lors de ses campagnes, Barack Obama a envisagé de rétablir le Conseil National de l'Espace mais il aura fallu l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche que le Conseil revoie effectivement le jour. Le Président et Mike Pence en font partie ainsi que les secrétaire d'Etat à la Défense, au Commerce, aux Transports, à la Sécurité intérieure et aux Renseignements, entre autres. Et parmi ces "autres", une longue série d'experts et de conseillers... dont un certain Homer Hickam.
#FaisGaffeATesAmisBavards
Voilà qui nous renvoie aux dangers d'exposer sa vie, ses opinions et coups d'éclat au monde via les réseaux sociaux. Homer Hickam explique dans son blog cette semaine qu'il n'a cependant pas voulu faire de tort à la candidate stagiaire. "J'ai appris par après qu'elle avait perdu son opportunité d'intégrer la NASA. J'ai fait le Vietnam, je n'ai pas été heurté par son 'fuck' mais j'ai voulu l'avertir que la NASA pourrait l'être", écrit-il.
Bon joueur, l'ancien ingénieur en aéronautique n'a même pas averti ses pairs de la célèbre institution - il souligne d'ailleurs ne pas faire partie du comité de recrutement et n'avoir aucun droit de l'influencer - mais internet s'en est chargé pour lui. L'utilisation du hashtag #NASA par les amis outrés de Naomi sur Twitter a fait remonter l'échange injurieux jusqu'à qui de droit et l'agence spatiale a, comme pressenti par Hickan, radié Naomi H à cause de sa vulgarité et de son irrévérence.
Excuses, bonne leçon et avenir peut-être brillant
Bien consciente de son erreur, la candidate a eu une conversation plus constructive avec Homer Hickam et tous deux se sont mutuellement excusés. L'internaute un peu trop arrogante et vulgaire a effacé ses tweets compromettants et l'ingénieur a effacé son post sur son blog. Ils semblent tous deux disposés à ce que cette malheureuse leçon ne prenne pas de proportions excessives pour l'avenir peut-être brillant de la scientifique. Naomi H. a rendu son compte Twitter privé et a confié dans sa bio "faire un break" avec le réseau social. Le temps de digérer sa déconvenue et que Homer Hickam mette "tout en oeuvre" pour que l'industrie aérospatiale lui tende à nouveau les bras. "Après lui avoir parlé, je pense qu'elle mérite amplement une place dans ce secteur et je me suis assuré qu'elle ne soit pas sur liste noire", a-t-il promis.
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