Le killi turquoise africain a une curieuse faculté qui ferait rêver bon nombre d'êtres humains: il peut ralentir les effets du temps sur son développement et suspendre son vieillissement.
Plus connue sous le nom de diapause, cette fonction permet à l'animal de se mettre en animation suspendue pour survivre face aux variations de l'environnement, comme lors de longues sécheresses des lacs. À l'état d'embryon, le killi peut interrompre son développement pendant des périodes supérieures à sa durée de vie totale, qui est de quatre à dix mois selon le Guardian.
Avant d'imaginer une possible adaptation de cette faculté à l'être humain, un groupe de recherche de l'Université Stanford a étudié les mécanismes à l'œuvre derrière ce phénomène. Publiée dans la revue Science le 21 février, l'étude montre que l'augmentation de la production d'une protéine appelée CBX7 serait à l'origine de la diapause chez le killi turquoise africain.
Cette protéine est essentielle pour la régulation des gènes des organes et est impliquée dans la préservation musculaire, permettant aux vertébrés de rentrer dans un état d'animation suspendue comparable à l'hibernation.
Application humaine
Interrogé·es par le Guardian, les scientifiques n'excluent pas une adaptation de ces mécanismes sur le corps humain, afin d'arrêter le vieillissement. «On peut émettre l'hypothèse que l'activation d'un état “semblable à la diapause” [...] dans certains tissus ou cellules adultes pourrait aider à les préserver à long terme», a déclaré au média britannique Anne Brunet, coautrice de la recherche.
Outre la diapause, il existe d'autres mécanismes qui permettraient de placer un individu en animation suspendue. L'un d'entre eux, qui consiste à refroidir de plus de 20°C le corps humain, a été testé avec succès pour la première fois en novembre 2019. Cette technique, encore à l'essai, pourrait ralentir l'activité métabolique d'un·e patient·e et de donner plus de temps aux chirurgien·iennes lors de certaines opérations, comme lors d'un arrêt cardiaque dû à une blessure par balle.
Un autre mécanisme également étudié par les scientifiques est l'hibernation. Une étude datant de septembre 2019 menée à l'Université d'État de Washington a notamment mis en évidence la présence de multiples gènes chez les grizzlis, grâce auxquels les cellules musculaires restent actives et les tissus ne s'atrophient pas pendant leur long sommeil hivernal.
Placer l'être humain en animation suspendue est un défi de taille dont les répercussions pourraient s'étendre bien au-delà du domaine de la médecine: cela faciliterait notamment les voyages spatiaux et la découverte de l'espace.
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