« J'ai arrêté de travailler à la morgue parce que les cadavres se réveillaient pour me demander de l'eau à boire toute la nuit », raconte l’employé. N’importe qui, sain d’esprit, aurait en effet peur. Il s’agit de deux mondes différents, celui des vivants et celui des morts.
Voici l’histoire telle que racontée par le préposé à la morgue : « Je suis âgé de quarante ans. Après fermeture de la chaîne de télévision où je travaillais comme journaliste, j’ai décidé de me débrouiller autrement afin de nourrir ma famille. Un ancien camarade d'université m'avait trouvé le travail de croque-mort à l'hôpital de la ville.
J'avais peur de ce travail, surtout que les superstitions sur les morts se disent partout. Comme j'étais encore novice, l'administrateur de l'hôpital m'a dit de tenir la garde pendant la journée, le gardien de la nuit était un vieil homme d'à peu près 60 ans qui venait de totaliser 30 ans dans cette besogne.
Un mois plus tard, mon confrère était tombé malade et j'ai été obligé de tenir la garde pendant la nuit. Le vieil homme m'avait conseillé de me droguer ou soit de savourer l'alcool pour éviter des fantasmes pendant la nuit. Étant un croyant, ses conseils entraient d'une oreille et sortaient d'une autre.
La première nuit, j'ai tenu la garde de 19h jusqu'à zéro heure sans rien sentir. Quand je suis sorti prendre de l'eau dehors, j'ai senti un coup violent derrière moi dans la morgue, la lumière était bien allumée.
J'ai voulu avancer et derrière moi, j'ai senti comme si quelqu'un a touché ma chemise, en me retournant, tous les cadavres étaient immobiles et allongés. Une fois dehors, j'ai entendu à l'intérieur des voix des personnes qui se parlaient entre elles: « J'ai faim, je connais celui qui m'a tué, au revoir mon ami, demain sera mon enterrement, ce croque-mort semble être novice ».
J'ai couru de toutes mes jambes pour interpeller l'administrateur et les docteurs, dès qu'on est rentré à l'intérieur, tous les cadavres étaient allongés chacun à sa place. Mes supérieurs m'ont traité de détraqué mental avant de retourner. Vers 2 h, pendant que je buvais de l'eau dehors, j'ai entendu des rires sarcastiques dans la morgue. Dès que j'y suis entré, j'ai trouvé tous les ¢cadavres debout.
Le plus vieux d'entre eux s'est mis à m'appeler par mon nom en me demandant de l'eau à boire. Un autre cadavre qui était mort par accident, dont toutes les côtes étaient fracassées, m'a demandé d'aller lui chercher de la bière à la buvette située en face de l'hôpital. J'étais terrifié et j'ai vu tous les cadavres sortir pour boire de la bière, l'un deux a enlevé la chemise.
À 5 heures, je me suis réveillé sur la chaise en face de la morgue avec ma chemise. Étant rentré à la morgue, tous les cadavres y étaient couchés. Au fur et à mesure que je travaille dans cette structure médicale, je traversais des routines extrasensorielles. Je recevais en privé des hommes influents (en politique, religion et musique) qui me payent cher pour des raisons suivantes : coucher avec des cadavres, arracher les dents ou cheveux de cadavres... J'ai décidé d'abandonner ce travail ».
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