L’Inspection générale d’État va bientôt auditer le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). C’est l’information que nous avons reçue, le dimanche 14 octobre 2018, de sources dignes de foi au sein de l’institution de gestion collective de droit des artistes de Côte d’Ivoire.
De nos sources, on apprend que cet audit interviendra suite à une recommandation du Conseil d’administration du Burida. Cet audit survient dans une atmosphère délétère marquée par la révocation de la Directrice générale de l’organe, Assa Irène Vieira, en septembre dernier. Une décision qu’elle n’a pas manqué de contester. Pour rappel, réunis en Assemblée générale ordinaire, les membres et la Direction du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) ont plaidé pour l’édiction d’un arsenal de gestion moins opaque. C’est au Centre de publications évangéliques (Cpe), de Cocody-Cité des arts, à Abidjan, que s’est déroulée l’Assemblée générale ordinaire (Ago), le jeudi17 août 2017. Toutefois, un modus vivendi a été trouvé entre les sociétaires, le Conseil d’administration et la Direction générale aux fins d’édicter un « Manuel de procédures » répondant aux règles modernes de gestion.
Et pour cause, en dépit des quitus financier et moral accordés aux équipes dirigeantes, il n’empêche que les débats ont été des plus houleux, plus de 8 heures durant, notamment autour d’un préalable au sujet de la lecture publique d’un rapport d’audit commandité par le Conseil d’administration sur la période 2012-2015. Lecture qui, finalement, a été faite devant l’Assemblée. Le travail des auditeurs du cabinet indépendant Global Audit, faut-il le rappeler, s’est déroulé du 2 février au 15 octobre 2015. Leurs investigations avaient révélé que la maison de gestion des droits des artistes est passée d’une situation financière de -5 milliards de FCfa de déficit à -1 milliard FCfa. Un bond managérial qualitatif au plan de la trésorerie, du reste salué par les enquêteurs dans leurs conclusions, mais aussi par l’Ago. Au-delà de ce bon point, la lecture du rapport a cependant révélé des zones d’ombre. Les auditeurs ayant, principalement, déploré certaines faiblesses et des manquements qui entachent la gestion du Burida.
En effet, au plan du management interne des ressources humaines, l’audit a relevé une inadéquation entre les salaires déclarés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et ceux appliqués à certains agents du Bureau. Pis, est-il ressorti, et c’est cela le nœud gordien à dénouer et qui a milité en faveur d’un « Manuel de procédures », que « des transactions en espèces ont été faites au nom du ministère de la Culture et de la Francophonie, tutelle technique du Burida ». Une situation qui contournerait une disposition qui stipule que chaque paiement au-delà de la somme de 100.000 FCfa doit se faire par chèque.
DIARRA Tiémoko
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