Désormais, les populations du département de Vavoua peuvent souffler plus ou moins. Le redoutable gang, fort de six membres, dirigé par Diarrassouba Moussa alias « Chef bandit », qui semait la désolation dans la zone, vient d'être mis en déroute.
En effet, selon nos sources, Diarrassouba Moussa, évadé de la Maca à la faveur de la crise post-électorale, s'engage volontairement au front contre l'ex-pouvoir. Plus tard, lorsque revient l’accalmie, il se retranche dans la ville de Vavoua, en emportant avec lui, des armes à feu. Mais que compte-t-il faire de cet arsenal, au lieu de le rendre aux autorités compétentes ? En 2015, Diarrassouba Moussa donne la réponse à cette question, qui se trouve dans le gang de six malfaiteurs, qu'il constitue. Et depuis lors, la bande fait feu de tout bois, avec des attaques à main armée, à n'en plus finir. Notamment, sur les routes du département de Vavoua. Mais conscient que ce sale boulot est dangereux pour eux-mêmes, le chef de gang recherche alors la protection. Mais comme les actes qu'il pose ne sont pas en conformité avec la loi, encore moins avec les préceptes de Dieu, le criminel fait son choix. Ainsi, il place sa bande sous la protection du Diable.
Et en l’occurrence ici, c'est un féticheur. Ce dernier les assure d'une protection occulte, tout en les rassurant de ce qu'ils peuvent mener avec quiétude, leurs sombres activités. Et bien entendu, pour ce job, le féticheur est rémunéré. Revigorés par les assurances de leur complice de féticheur, « Chef bandit » et ses acolytes multiplient les attaques à main armée, contre les pisteurs, les camions transportant du cacao. Sans compter des assauts contre des véhicules de transport de voyageurs. Ces fripons sont intenables et les plaintes contre eux affluent sur la table du commissaire Koko Hilaire, patron du commissariat de police de Vavoua. Ce dernier, excédé par les agissements de ces malfaiteurs, engage ses hommes à chercher des informations utiles pouvant aider à neutraliser la bande. La traque est alors lancée contre les redoutables coupeurs de route. Et là, on le verra, la prétendue protection à eux assurée par leur féticheur n'était que bidon, illusoire. En effet, le 23 février 2017, Diarrassouba Moussa et l’un de ses « lieutenants », Koné Lassina alias « Parle mal », sont appréhendés avec des armes à feu. Notamment une Kalachnikov, des munitions, un fusil de calibre 12 et un fusil à canon scié.
Une perquisition au domicile du combattant démobilisé et du chef de gang laisse découvrir des indices édifiant sur ses tristes activités. Interrogés, Diarrassouba Moussa et son comparse passent à table, avant de balancer les autres membres du gang. Tous deux déférés devant le parquet à Daloa, leurs acolytes sont alors activement recherchés. Plus tard, croyant sans doute avoir été oubliés, des membres du gang dénoncés par leur chef réapparaissent discrètement le mercredi 3 janvier 2018, à Vavoua. Ce sont Koné Inoussa et Koné Souleymane. Ignorant pour leur malheur, que le commissaire Koko Hilaire a les « oreilles » partout. Apprenant donc la présence des criminels dans la ville, l'autorité policière et ses hommes lancent un assaut contre eux et les appréhendent.
Prolixes au cours de leur interrogatoire, Koné Inoussa et Koné Souleymane dénoncent le féticheur de leur gang. Le nommé Traoré Moussa qui, à son tour, est chopé. Ils expliquent avoir dénoncé ce dernier parce qu'ils l'accusent de leur avoir « vendu des illusions », quand il leur faisait croire que ses fétiches les mettraient à l'abri de toutes déconvenues. Manquent plus que deux membres, pour que le gang soit réuni. Ces derniers encore en cavale, sont activement recherchés. Ce sont Bamba alias « Dinosaure », le sanguinaire du gang et Kaboré Hamed alias Momo.
Julien LENOIR
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