Connu sous le pseudonyme de Jeff Aka, Jean-François Aka, ex-directeur de la Production de la deuxième chaîne de télévision ivoirienne, accuse Claire Elvire ex-animatrice télé.

Claire Elvire est maintenant à la tête de sa structure de production. Jeff Aka l’accuse de l’avoir grugé. «Elle a fait une quinzaine de victimes», précise-t-il. La Police économique a été saisie. Afrikipresse a approché les deux parties. « Claire Elvire a fait croire à plus d'une quinzaine de personnes, qu'une ‘’Banque de fonds d’entraide chrétienne’’existe. Il fallait, selon elle, investir pour en retour recevoir des bénéfices dans un délai maximum de trois semaines. Pour la première opération avec moi, j’ai versé 1 million Fcfa, et au bout de trois semaines, j'ai récupéré ma mise, c’est-à-dire, les 1 million Fcfa; pour les bénéfices, elle a mis 3 semaines pour me donner les 200.000 Fcfa. Puis un jour, elle est passée me voir à la maison pour me convaincre de lui donner 2 millions Fcfa afin de recevoir 2.400.000 FCFA. Je lui ai dit que je n'avais que 1 million Fcfa et que cela allait être compliqué pour moi. Elle m'a rassuré en disant que je pourrai donner l'autre million plus tard. Et naïvement, je l'ai cru et une semaine après, je lui ai dit que j'étais en possession de l'argent. Elle s'est pointée chez moi le lendemain à 6h30 du matin pour le récupérer. Elle m’a par ailleurs fait croire, par rapport à l’heure assez matinale, qu'elle avait l'habitude de faire du sport dans le quartier. Après ça, elle ne répondait plus à mes appels téléphoniques, ni aux sms. Au mois prévu, c’est-à-dire en août, où je devais récupérer mon argent, point de Claire ! Silence total ! Je me suis posé des questions et c'est là que j'ai compris l'arnaque. J’ai donc conclu que le premier remboursement a servi d’appât. J’aimerais dire que c'est ma nièce qui m'a parlé de cette ‘’Banque de fonds d’entraide chrétienne’’ et j'y ai adhéré en toute confiance. Et plus tard après investigation, j’ai appris que nous étions une quinzaine de personnes arnaquées de près de 60 millions par Claire Elvire. Nous avons fait plusieurs fois le pied de grue chez elle sans la voir. Elle savait qu'on la recherchait, donc elle rentrait le plus tard possible et sortait à l'aube, c’est attitude d'une voleuse. En fin de compte, nous avons pu mettre la main sur elle. Et elle nous a demandé de faire la rencontre à ses bureaux à Anono pour éviter le scandale dans son quartier d'Attoban. À ses bureaux nous, les arnaqués avons exigés de Claire Elvire Beugré, une reconnaissance de dette et un chèque selon le montant qu'elle devait, sur la reconnaissance de dette de chacun. Elle s’est exécutée. Puis, a fixé la date de remboursement qui, malheureusement, n'a jamais été respectée jusqu'à ce jour. Et entre-temps, Claire s'est même payée le luxe d'aller en pèlerinage en Israël. Elle nous a volés en mettant malheureusement le nom du Seigneur au devant. Claire est prédicatrice, choriste dans l'église Vase d'honneur. D’ailleurs, l’un des pasteurs de cette église que je respecte qui a été contacté par une victime nous a reçus pour nous entendre. Il nous a écoutés religieusement puis, il est tombé des nues. L'affaire est à la police économique et bientôt, nous serons devant les tribunaux», témoigne Jeff Aka. [ Diakité Jacqueline accuse également ] À la suite de Jeff Aka, Diakité Jacqueline, au nombre des plaignante ne cache pas sa rage : « En fait, Claire Elvire est une ancienne collègue d’ONUCI d’où elle est partie depuis lors pour s’installer à son propre compte. J’étais donc là un jour lorsque des amis m’ont appelée pour me dire que Claire à un tel business où il faut investir pour 20% de bénéfice. Dans un premier temps, j’ai beaucoup hésité. J’ai dit si cette affaire est comme ‘’hevea.com’’, je ne serais pas partante. Et on m’a rassurée. Plus tard, elle-même est venue me rassurer surtout que j’avais investi la somme de 500 mille francs Cfa. Et elle m’a donnée mon argent plus les 20%. Ce qui m’a poussée à investir encore. Maisbien avant de réinvestir, je l’ai appelée chez moi où elle m’a davantage rassurée que c’était une ‘’Banque de fonds d’entraide chrétienne’’ qui était à la base de cette opération. Surtout qu’elle savait que j’avais connaissance qu’elle était chrétienne très ancrée dans son église. Elle m’a fait croire qu’elle avait des partenaires chrétiens qui étaient à l’extérieur. Elle m’a dit qu’on prêtait de l’argent à ceux qui avaient également de bons projets remboursables en trois semaines avec intérêt (…). C’est à la suite de nos échanges que j’en ai parlé à Jeff qui est mon oncle, qui a investi pour la première fois, et qui est par la suite entré en possession de son argent. Et puis après, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait plusieurs personnes qui ont souscrit à l’opération. C’est là que nous avons commencé à avoir des doutes. Je lui ai alors demandé la base juridique de cette affaire, surtout qu’elle me disait qu’une banque chrétienne était à l’origine de l’affaire. Malgré les nombreux doutes, elle a encore tenté de me rassurer en me disant qu’il y avait plusieurs produits dans l’affaire, dont, entre autres, une opération immobilière à laquelle je pouvais aussi souscrire et qui était de l’ordre de 30 millions de FCFA. Je lui ai dit ‘’non’’, je n’ai pas les moyens pour cette opération. Mais une fois encore, elle a réussi à me convaincre. Je me suis dis qu’elle travaille effectivement avec des partenaires à elles qui sont crédibles. Mais chaque fois qu’elle doit nous payer, elle nous tournait en rond. Elle nous disait qu’ils ne lui ont pas encore donné les chèques. Et un jour, lorsqu’elle a émis un chèque, c’était marqué ‘’Chama Prod’’ qui est sa propre structure. Ce qui nous a encore fait tiquer et nous le lui avons fait savoir. Elle a répondu que c’est par mesure de discrétion et surtout que c’est elle qui est l’intermédiaire entre la ‘’Banque de fonds d’entraide chrétienne’’, et les clients que nous sommes, raison pour laquelle l’argent est reversé sur son compte. Devant cette situation d’incertitude et par mesure de prudence, j’ai demandé à ceux que j’avais fait intervenir dans l’opération de ne plus payer parce que je ne vois plus clair dans tout cela. Et surtout, je ne voulais pas que cela retombe sur moi, en tant que complice. Entre temps, elle m’avait encore pris de l’argent. Elle en avait également pris à mon collègue qui a été le premier à me parler de cela. Bien avant moi, lui aussi a commencé à avoir des doutes. Puis, il est arrivé le moment où elle était incapable de passer aux remboursements alors que j’étais en vacances à l’étranger. Lorsque je suis rentré en août-septembre 2017, c’est là que nous nous sommes rendu compte que c’était une arnaque. Et même lorsque nous sommes allés rencontrés les responsables de son église la première fois, parce qu’elle nous a fait croire que c’était une banque de fonds chrétiens, ils sont tous tombés des nues. Ils nous ont dit qu’ils n’ont jamais entendu parler de cela. Elle balbutiait. (…) Une plainte à été portée contre elle à la police économique parce qu’elle doit plus de 60 millions de Fcfa aux gens ». [ La réaction de Claire Elvire…] À la suite des accusations, Claire Elvire a donné sa version des faits : « Je n’ai pas voulu faire de placement d’argent. Ce n’est pas mon travail, je ne m'y connais pas. J’ai voulu faire des affaires avec des ‘’frères’’ mais malheureusement, je n’ai pas pu finaliser la chose. Cependant, j’ai commencé à payer des gens mais comme je le dis, malheureusement, je n’ai pas pu travailler. Toutefois, je continue de leur rembourser leur argent. Certains sont très conciliants malheureusement, se sont mes propres ‘’frères’’ qui ne sont pas du tout conciliants. Cela me fait mal, d’autant plus qu’ils ne veulent rien savoir; ils sont partis à la police économique. Donc, je continue à rembourser ce que je peux, par la grâce de Dieu, parce que c’est sur Lui que je m’adosse ». En ce qui concerne la somme de 60 millions qu’elle aurait recueillie auprès des différents souscripteurs, celle-ci rejette catégoriquement ce montant : « Ce n’est même pas 60 millions Fcfa. J’aurais dû me concentrer sur mon travail, au lieu de faire des affaires avec des gens et aujourd’hui, cela me pète sur le visage. Si j’avais poursuivi tranquillement ma production, c’est sûr que je n’aurai pas eu d’ennui avec autrui. Je me suis dis, voilà des frères, nous avons fait Onuci ensemble, si on se met ensemble, nous serons plus forts. Nous devions mettre ensemble, la main à la pâte, mais cela n’as pas été le cas. C’est un travail d’équipe et puis si ça vient, on partage le bénéfice. Quand c’est gâté, c’est gâté pour tout le monde, et quand c’est bon, c’est bon pour tout le monde. Lorsque c’étais bon, tout le monde était content mais lorsque c’est gâté, je n’ai pas pu travailler. Je suis restée seule avec mon bébé et tout le monde s’en fout. Il n’y a pas de problème, gloire à Dieu, ce qui est sûr, je vais leur rembourser mais quand on évoque la somme de 60 millions Fcfa , je suis désolée ». Contrairement à l’accusation, elle dit ne pas se reconnaitre dans des propos évoquant l’existence d’une quelconque institution bancaire appelée ‘’Banque de fonds d’entraide chrétiens’’ : « De quelle structure parle-t-ils ? Alors qu’ils savent très bien que cette structure n’existe pas. On était ensemble et on a dit qu’on va faire des choses ensemble, la commercialisation des produits. Alors pourquoi, parlent-ils de structure bancaire alors qu’ils savent très bien qu’elle n’existe pas du tout. Pourquoi, veulent-ils mentir ? »

Claude Dassé

Source: Afrikipresse