Arrêtés après le vol à main armée perpétré au domicile d’un couple d’expatriés, 2 des 8 membres du gang ont fait, le jeudi 7 juin 2018, des révélations dans les locaux de la police criminelle au Plateau (Abidjan).
Zougouri Issoufou et Sawadogo Daouda sont deux Burkinabè exerçant le métier de cuisinier. Mais derrière ce noble métier, ils exercent une activité lugubre. Ils sont tout simplement de dangereux bandits. Le premier nommé a travaillé en tant que cuisinier pendant une dizaine de jours au domicile du couple d’expatriés que leur gang a attaqué dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mai 2018, dans la commune de Cocody, précisément aux II Plateaux-Vallon.
Dans les locaux de la police criminelle, les deux scélérats ont expliqué le rôle que chacun d’eux a joué dans cette attaque aux retombées juteuses avec comme butin 300 000 000 francs cfa, 10 000 euros, 10 000 dollars américains, 2 téléphones de marque Iphone, 4 paires de chaussures, des montres et des bijoux de valeur estimée à environ 300 000 000 francs cfa.
Zougouri Issoufou qui a muri l’idée de l’attaque de ses ex-patrons a été le premier à prendre la parole. « Je suis un ancien cuisinier du couple. J’ai travaillé là-bas. A un moment donné, j’avais besoin d’un peu d’argent. Donc j’ai eu l’idée de prendre les armes pour partir le voir, pour attaquer mon ancien patron ». Mais pourquoi a-t-il attaqué son ancien patron ? « J’’étais serré. Je travaillais chez un monsieur, j’ai fait 6 mois sans salaire. Donc, j’étais contraint, ce n’est pas mon habitude, je n’ai jamais fait ça. Je cherchais des gens qui savent faire ce travail là (vol à main armée : ndlr), mais je ne savais pas où en trouver. Je suis venu demander à mon vieil ami (Sawadogo Daouda : ndlr) qui est cuisinier aussi comme moi. Il m’a dit qu’il n’en connaissait pas, mais qu’il allait prendre des renseignements. C’est ainsi qu’il est allé voir Drissa. Ce dernier a demandé à un autre qui s’appelle Delaure qui lui a donné le numéro d’Abdoul. Sawadogo Daouda m’a envoyé Abdoul. C’est ainsi qu’on a commencé à nous organiser jusqu’à ce qu’ils passent à l’acte dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mai 2018 », a expliqué Zougouri, non sans préciser qu’il n’a travaillé qu’une dizaine de jours chez les victimes : « Je n’ai pas travaillé pendant longtemps chez le couple. Si j’ai trop duré là-bas, c’est deux semaines ».
Combien a-t-il gagné dans cette opération criminelle ? « Après l’attaque, ils ont dit qu’ils ont eu 7 millions de francs cfa. Nous, nous avons eu 3 millions. J’ai eu 1 900 000 francs cfa », a encore précisé le commanditaire. Puis de regretter son acte. « Je regrette, je n’ai jamais fait ça dans ma vie. C’est la première fois, j’étais contraint. Je travaillais chez un monsieur pendant 6 mois, mais il ne me payait pas ».
Pour sa part, Sawadogo Daouda, 62 ans, cuisinier-pâtissier, l’ami de Zougouri Issoufou, a expliqué qu’il n’a été qu’un simple intermédiaire, celui qui a mis les exécutants en contact avec l’ex-cuisinier du couple. « Je n’ai jamais travaillé chez le monsieur, je ne le connais pas, je n’ai jamais été chez lui. Moi, je travaillais chez un patron au Plateau ici. J’ai fait un an six mois, avant d’aller travailler dans un restaurant aux II Plateaux qu’on appelle « Grain de sel ». C’est Zougouri Issoufou qui était le seul cuisinier du monsieur. Il m’a dit de chercher des gens pour aller l’attaquer parce qu’il a beaucoup d’argent chez lui. Je me suis renseigné chez Idrissa. C’est lui qui nous a envoyé chez les bandits », a-t-il expliqué avant de regretter, lui aussi, son acte : « Je regrette beaucoup, je ne veux plus recommencer. J’ai 62 ans. Je suis asthmatique. Je suis étouffé actuellement. J’ai 8 enfants qui sont aux II Plateaux. Ils savent que j’ai été arrêté. Ma femme était là ce matin. Mes enfants sont paniqués. C’est la pauvreté qui m’a poussé à faire ça. J’ai reçu 600 000 francs cfa en espèce. Je ne suis pas content de prendre ça, mais je suis obligé de faire ça pour nourrir ma famille ».
Le sexagénaire a aussi donné quelques détails sur sa progéniture. « J’ai de grands enfants. J’ai deux filles qui sont mariées. Le 3ème garçon est au Burkina ».
Adolphe Angoua
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