L'heure est aux emmerdes pour Affassi Frédéric, apprenti-chauffeur de 23 ans, d’origine togolaise, Péssé Constant, Ivoirien âgé de 23 ans également, et Gnantin Joël, 19 ans, laveur de voiture.
Leur plan qui visait à attaquer le domicile de dame A.E., Togolaise, vendeuse de « dokounou », mets à base de semoule de maïs, s’est soldé par un cuisant échec. Les voilà traduits devant le juge du tribunal correctionnel d’Aboisso, en son audience des flagrants délits du jeudi 28 juin 2018.
Lorsque les trois comparses sont sommés de s’expliquer, ils tentent de mener les magistrats en bateau. Mais le récit assez clair de la vendeuse va les confondre et leur clouer le bec.
De fait, selon ce que rapporte la victime à la barre, c’est Affassi Frédéric, son compatriote qui, habituellement, vient manger dans son restaurant, à Aboisso. Voilà pourquoi, elle se dit convaincue que c’est lui qui a livré des informations précieuses sur le commerce qu’elle tient. Tout comme l’état de ses finances.
Pour le reste, on apprend que la nuit de l'assaut, Affassi Frédéric qui dit détenir une potion magique, utilise celle-ci, en vue d'endormir le chien qui monte la garde au domicile de la bonne dame. Ainsi, le gang pourrait opérer en toute quiétude. Mais il va déchanter. Ça ne marche pas et le clébard se met à aboyer.
N'empêche, en dépit de l'échec de leur tour de métaphysique, les deux autres, à savoir Péssé Constant et Gnantin Joël, vont assiéger le domicile. Brusquement sortie de sommeil, la pauvre femme réalise la présence de personnes suspectes dans son logis.
Tout de suite, elle secoue son mari qu'elle tire des bras de Morphée. Et c’est ce dernier qui hurle de toutes ses forces, comme un goret ; ameutant quasiment tout l'entourage. Le coup ayant foiré, les bandits mettent les voiles, sans demander leurs restes.
Mais ils ont à leurs trousses, des gens du quartier. Dans la course-poursuite, ils croient bien faire de se planquer dans des concessions voisines. Leurs poursuivants suivent les traces de sang d’un des fuyards blessé. En chemin, ils ramassent également une boucle d’oreille. Les instants qui suivent, les suspects sont chopés dans leurs tanières. L’un d’eux, le blessé, saignait du pied, un autre portait une seule boucle d’oreille, alors qu'il en avait deux. Et, le dernier a les pieds couverts de boue fraîche. Pas de doute, ce sont bien les bandits présumés. C’est donc sous bonne escorte que la foule, en furie, les conduit vers les forces de l’ordre.
A l'audience, le parquet est ahuri, alors que les choses sont claires comme de l'eau de roche, que les trois prévenus nient l'évidence, en travestissant les faits. En conséquence, à la fin de ses réquisitions, il demande à la présidente de la Cour, de les condamner à 20 ans de prison chacun.
La décision du juge qui tombe, condamne Affassi Frédéric, Péssé Constant et Gnantin Joël, à 10 ans de prison, 10 ans de privation de droits et 5 ans d’interdiction de paraître.
J.Bédel (Correspondant régional)
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