Un fait malheureux s’est produit, le lundi 9 juillet 2018, sur l’autoroute. Précisément, au carrefour à la dénomination singulière de ‘’Chien’’, à Gonzagueville, dans la commune de Port-Bouët. Un accident de la circulation impliquant des flics. Et l'on aura droit à une séquence toute aussi curieuse, que pitoyable.
De fait, juste après l'accident, dont il est victime en compagnie d'un collègue, un agent de police, visiblement traumatisé et agité par le violent choc, semblait, à la stupéfaction de tous, moins préoccupé par son propre sort. Il se mettait à hurler : ‘’ Je veux voir mon binôme. Où est mon binôme ? Je veux voir Bogui. Il a quoi Bogui ? Laissez-moi le voir’’.
Vu l’état de choc de leur collègue, les policiers du commissariat du 24ème arrondissement, venus porter les premiers secours, ont dû user de tact, voire même de force, pour maîtriser l'agent fortement excité. Quant au binôme en question, étendu à même le sol, il était inerte et saignait abondamment des narines.
La troisième victime, une dame, en tenue civile, également à bord du véhicule de la police accidenté, et vêtue d’une chemisette fleurie et d’un pantalon Jeans bleu, articule difficilement les mots, dans sa curieuse requête. On l'entendait demander à s'endormir. « Je veux voir mes enfants. Je veux dormir. J’ai sommeil », disait-elle. Une volonté de s'endormir, que les policiers lui déconseillaient fortement. Craignant que cela n'aboutisse au sommeil éternel. Puis, de promettre de faire venir ses enfants. Une promesse fallacieuse, on le sait, juste pour la calmer.
Tandis qu’une policière veillait à maintenir consciente, la pauvre dame blessée sérieusement à la tête et au talon, les agents du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm) s'affairaient à évacuer en premier, le policier-conducteur, dont l'état semblait critique.
Les caillots et les traces de sang, observés çà et là sur le bitume et sur le véhicule accidenté, en disaient long, sur la gravité de l'accident.
Mais que s'est-il exactement passé ? Selon les riverains, il est presque 7h20', sous la pluie, lorsque le pick-up de couleur bleue, immatriculée D 48 329, estampillé « Police », en provenance de Grand-Bassam, négocie tranquillement le rond-point du quartier Anani.
Mais après le premier pont-piéton, à quelques encablures du carrefour « Chien », les témoins soutiennent que le véhicule-policier dérape soudainement sur la chaussée glissante et bascule sur la droite. Il fait une sortie de route, vient défoncer violemment une glissière de sécurité en béton. La brisant en deux, avant de se retrouver, les quatre roues en l’air, à la suite d'un tonneau. Le siège posé à l’arrière du véhicule se décolle et se retrouve projeté à une vingtaine de mètres, dans le décor. Les portières du côté passager sont littéralement broyées.
Des riverains accourus que nous trouvons sur place, indiquent : « Nous avons extrait la femme du véhicule, en premier. Puis, l'autre policier-passager, avant de secourir son collègue-conducteur, qu'on croyait du reste mort. Il a de la chance, s’il survit ».
En état d’inconscience, ce pauvre élément de police est évacué d’urgence, par les agents du Gspm, en direction d'un centre hospitalier. Son binôme fortement agité s'en tire, lui, avec des blessures, apparemment légères. La dame, visiblement très mal en point également, est conduite dans un hôpital.
Mais qu'est-ce qui peut être vraiment, à la base de ce triste accident de la route ? C'est à cette question que l'enquête policière va répondre, après le constat d'usage.
Olivier YEO (Stg)
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