C'est ce qui s'appelle avoir de la logique. Cela, pour camper ce qui est arrivé à Armel Blao, un scélérat de 21 ans qui, malgré son jeune âge, totalise déjà plusieurs « hauts faits d'armes », devant la longueur desquels, le temps de son existence sur terre, apparaît comme un nain. Il n'a pas eu le temps de jouir véritablement des retombées de sa forfaiture que « hop ! », il se trouve piégé dans la nasse des forces de l'ordre.
De quoi est-il question ? A en croire nos sources, le jeudi 26 juillet 2018, à l'aube, alors qu'il en est encore à faire trembler les murs de sa maison, par ses ronflements, Dembélé Djakaridja, commerçant domicilié au quartier « Adjamé », à Guiglo, est brutalement tiré de son sommeil. Et cela est l’œuvre de son voisin, un militaire qui venait de constater un fait bien curieux, à l'entrée de sa porte.
En tout cas, le soldat conseille à l'infortuné commerçant, de vite venir voir, ce qui se passe. Précipitamment donc, l'opérateur économique s'éjecte de sa piaule. Et il découvre à l'entrée de sa demeure, son portefeuille traînant à même le sol, dans la cour, avec ses documents administratifs, éparses. Et celui-ci est vide de son contenu de la veille, en termes d'argent. En tout cas, son portefeuille qu'il avait gardé à son chevet avant de s'endormir, n'a plus à son intérieur, les 237 000 F Cfa qui y étaient contenus.
Complètement sonné, le commerçant déboule à nouveau, dans sa maison. Et il est édifié sur le cambriolage dont sa maison a été victime, alors qu'il pionçait. A preuve, ses deux téléphones-portables ont eux aussi disparu. Tout comme les ampoules, également emportées par le ou les voleurs, probablement passés par la fenêtre de la douche, qu'il voit grandement ouverte. Avec la complicité de l'obscurité, dans laquelle ils ont volontairement plongé la maison, ils ont opéré en toute quiétude.
Le pauvre effondré se dit que c'est peine perdue, que de croire qu'il peut encore retrouver son fric et ses téléphones-portables. Par contre, il y a toujours possibilité pour lui de garder ses numéros de téléphone. Dembélé Djakaridja se rend alors immédiatement, dans une agence de téléphonie mobile sur place, afin de récupérer ses puces.
C'est en y étant qu'il reçoit un appel téléphonique qui va lui faire comprendre que Dieu est encore avec lui. De fait, alors qu'il en est à espérer qu'un mauvais sort s'abatte sur ceux qui lui ont fait le mauvais coup, il est joint sur son autre téléphone de très moindre valeur marchande, par son frère Maïga Yssouf, qui réside dans la ville de Duékoué. Ce dernier est vendeur de téléphones-portables, au grand marché de la localité.
Yssouf explique à son frère, qu'alors qu'il tient son commerce, son ami qui est réparateur de téléphones-portables, lui signifie qu'un jeune homme lui a remis un téléphone-portable, à décoder. Et c'est au cours de cette opération de décodage que le réparateur en question voit apparaître dans le fichier des images, la photo de Dembélé Djakaridja. Djakaridja que le réparateur connaît très bien aussi, pour être le frère de son ami vendeur de téléphones-portables. Comment un inconnu peut-il venir faire décoder un appareil dans lequel, s'affiche la photo de son aîné ? Qu'est-ce que cela, veut-il bien dire ?
C'est donc sans perdre de temps, comme on le faisait observer, que Yssouf joint donc Djakaridja pour comprendre. Celui-ci lui confirme que son domicile a justement été cambriolé cette nuit-même. Et que le téléphone-portable, qui est décrit et qui renferme sa photo, fait partie des deux volés dans le cambriolage.
Sur ce, Djakaridja instruit son petit frère de saisir immédiatement, le commissariat de police de Duékoué. C'est ainsi que le commissaire Thio est alerté. Il désigne certains de ces éléments, qui se déportent aussitôt au marché. Là, le suspect venu rentrer en possession du téléphone-portable, qu'il a fait décoder, est maîtrisé par les flics qui le conduisent à leur base.
Dembélé Djakaridja, lui, saute dans un véhicule de transport en commun. Il quitte Guiglo et se retrouve les moments d'après, à Duékoué. Il file au commissariat de police et explique aux flics, son infortune de la veille. A présent, les enquêteurs se tournent vers le suspect en question. A savoir, Armel Blao qui, très vite, se met à table et précise d'entrée, qu'il ne faut pas croire, qu'il a opéré avec un complice. Non ! Il l'a fait tout seul.
Comment a-t-il donc procédé ? Au regard de ce qui ressort de sa bouche, Armel Blao laisse entendre que c'est le mercredi 25 juillet 2018, qu'il part de Bloléquin où il vit, pour Guiglo. C'est une ville où il fait de temps en temps, des incursions. Personne ne l'y attend. Mais s'il est ici, ce n'est pas pour faire du tourisme. Mais pour faire ce qu'il sait le mieux . C'est-à-dire, voler. Dans son errance en quête d'une proie, il se retrouve au quartier « Adjamé ». Nous sommes aux alentours de 2h du matin. Mais alors qu'il passe son chemin, le « loup » qui aime à opérer en solitaire , voit ouvert le portail d'une habitation commune. C'est une aubaine pour lui .
Il s’introduit alors dans ladite cour, à pas feutrés. Et le « vent » semble tourner en sa faveur. Il constate, en effet, que la fenêtre de la douche de l'un des appartements est mal verrouillée. Et l'appartement en question est celui du commerçant Dembélé Djakaridja.
Avec facilité, il ouvre la fenêtre et par celle-ci, il se glisse dans la piaule. Profitant du sommeil profond du maître des lieux, il dérobe les deux téléphones-portables à vue et le portefeuille. Lorsqu’il ressort peu après de la demeure, toujours par la fenêtre, comme un amour frappé de chagrin, il extrait le fric du « bédou » et se débarrasse de celui-ci, en le balançant dans la cour.
Toujours selon ses propos, le matin du jeudi 26 juillet 2018, il quitte Guiglo et se rend dans la ville voisine de Duékoué. Ici, poursuit Armel Blao, il fonce chez un réparateur de téléphones-portables, chez lequel il entendait faire décoder l'un des appareils volés chez le commerçant. Après quoi, il allait le brader à un tiers. Vu que son receleur habituel, révèle-t-il, qu'il prénomme Basile, est en taule à la prison civile de Man, pour une affaire de meurtre.
Mais là, on le voit, tout s'est écroulé en un rien de temps, quand la providence lui tourne le dos. Le jeune homme, à la triste réputation, avec un casier judiciaire sérieusement « sali » par de nombreux passages en prison, attendait d’être déféré devant le parquet, à Guiglo.
KIKIE Ahou Nazaire
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