Timité Drissa, âgé de 23 ans, n’est plus. Il a été abattu, le dimanche 26 août 2018, en fin d’après-midi par un fonctionnaire de police, au quartier Plaque 1 d’Abobo. Ce drame a suscité une vague de colère qui a failli coûter la vie à l’auteur présumé de l’acte criminel.
« Drissa n’a rien fait. Le policier est arrivé au moment où Drissa et ses camardes jouaient au jeu de ludo et buvaient leur thé. Ce policier qui puait de l’alcool s’est approché d’eux et a commencé à sympathiser avec eux. Il a même demandé à être servi. Il a été servi. Et à la surprise de tous, il a commencé à tirer en l’air et dans tous les sens. C’est pour éviter qu’il commette un drame que Drissa et ses camarades ont décidé de le calmer ; malheureusement, il a orienté son arme vers Drissa sur qui il a tiré trois fois », relate l’une des sœurs du défunt en sanglot, à l’intérieur de l’hôpital général d’Abobo-Sud (Hgas) où avait été évacué, d’urgence, le policier à la base du drame, amoché par une foule déchaînée.
Cette version est balayée par une autre source qui soutient que ces jeunes dont Drissa ont tenté de désarmer le policier qui dans la lutte à fait usage de son arme. Dans un cas comme dans l’autre, le policier qui n’avait pas assez de réactivité, n’a pas pu s’extirper des griffes des jeunes qui l’ont violemment pris à partie en usant de tout objet. Il ne doit son salut qu’à l’intervention de ses collègues qui l’ont évacué d’urgence à l’Hgas.
C’est l’indignation et la colère au quartier Plaque 1 où git le corps sans vie de Drissa. Aussitôt ses camarades de quartier munis pour certains de gourdins, de cailloux ou de gravats ont pris d’assaut l’Hgas. Les personnels de santé surpris et débordés, ont été sans défense. Ces groupes de jeunes ont entamé une fouille des services à la recherche du policier mal en point. C’est avec fracas qu’ils ont ouvert certaines portes.
Un impressionnant détachement des forces de l’ordre, notamment du Groupement mobile d’intervention (Gmi) où exercerait le policier mis en cause, les compagnies républicaines de sécurité (Crs) et des éléments du commissariat du 14ème arrondissement ont immédiatement débarqué dans l’hôpital.
Ces éléments ont réussi à ramener l’ordre et repousser les assaillants hors de l’enceinte, à l’exception des membres de la famille du défunt. Toutefois, à l’intérieur dudit établissement, sept (7) éléments de Crs, casques vissés sur la tête, boucliers et matraques pour certains en main, et lance-lacrymogène, pour d’autres, veillaient au grain. C’est aux environs de 18h50 mn que ce « détachement » a rejoint finalement les cargos stationnés devant l’Hgas.
Peu après 19h, au moment où les parents regagnaient leur domicile en pleurs, des jeunes encore en colère étaient dans un face-à-face tendu avec les policiers, à bord de deux cargos dont un du Gmi (D 48 772) et un autre de Crs (D 48 921).
Les jeunes émeutiers qui sont soutenu que le policier bastonné a été exfiltré par ses collègues à bord d’une ambulance voulaient s’en prendre aux personnels de l’Hgas. C’est pourquoi des éléments du 14ème arrondissement ont pris position dans l’enceinte.
M’BRA Konan
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