Dr K.C., médecin en fonction au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody, précisément au service des urgences chirurgicales, vit en ce moment-même des tourments. Pas des tourments professionnels, mais bien par la faute d'un individu de mauvais aloi, qui lui a volé son téléphone-portable.
Appareil à l'aide duquel cet obscur individu se livre depuis, à de vilaines choses qui ne sont pas du tout faites pour l'honneur du jeune toubib. En effet, à en croire nos sources, le jeudi 23 août 2018, les sapeurs-pompiers conduisent aux urgences chirurgicales du Chu de Cocody, un homme victime d'un grave accident de la circulation. Accident qui s'est produit à Angré -7ème Tranche, dans la commune de Cocody. Le pauvre, grièvement blessé et en sang, est dans le coma. Nous sommes aux alentours de 8h du matin.
Mais comment savoir quoi que ce soit sur le blessé inconscient et sans papiers ? Véritable colle pour le médecin D.C., qui dirige l'équipe médicale ce jour-là. Fort heureusement, il y a un homme qui se présente comme parent et accompagnateur de l’accidenté. C'est donc ce dernier qui, interrogé, laisse entendre que le blessé dans l'état de coma répond au nom de Ouattara Hamed.
Les praticiens qui s'activent autour de ce dernier, délivrent après examen médical, des ordonnances. Des ordonnances médicales qui sont remises au parent-accompagnateur présumé. A charge pour ce dernier d'aller acheter les médicaments prescrits. Pendant que Dr K.C. et son équipe s'affairent autour du blessé.
Un peu plus tard, le médecin revient à son bureau, juste à côté. Là où il venait de laisser l’accompagnateur présumé. Non seulement, ce dernier n'est plus là. Mais curieusement le praticien constate que son téléphone-portable, posé sur son bureau, a disparu. Le praticien, à partir de l’appareil de l'un de ses collègues, tente de joindre son numéro. Impossible. Son téléphone est désormais fermé.
Qu'est-ce que cela veut-il bien dire ? S'interroge-t-il. Certainement qu'avec le retour de la pharmacie du parent de l'accidenté, il espère avoir réponse à sa préoccupation. Hélas, jusqu'à la tombée de la nuit, cet accompagnateur ne fera plus signe de vie. Le médecin comprend alors que c'est ce dernier qui lui a volé son téléphone.
Cette conviction, il la conçoit définitivement lorsque le patient, sorti plus tard du coma, soutient ne s'être jamais appelé Ouattara Hamed, comme l’avait indiqué le prétendu accompagnateur. Un accompagnateur dont le physique décrit ne lui dit en plus rien qui vaille. Dès lors, l'on comprend que ce quidam est un imposteur. Il est de la catégorie de ces individus dont, justement, l'espèce est en train de prospérer dans les hôpitaux.
Escroquerie au nom du toubib…
On apprend, en effet, que ces scélérats se présentent dans les services d’urgences des hôpitaux, faisant croire qu'ils sont des accompagnateurs d'accidentés inconscients. A la vérité pour un seul but. Se faire remettre les effets personnels des victimes, dont ils prétendent être des parents et disparaître avec ceux-ci. Ainsi, ces imposteurs dont les praticiens sont également les cibles, se taillent dans la nature avec argent, téléphones-portables, bijoux de grande valeur et autres.
Pour revenir sur le cas de Dr K.C., le pauvre n'aurait pu se faire davantage de soucis, si le voleur de son téléphone se limitait à ce seul acte. Mais ce malfaiteur se montre très actif sur le sinueux terrain du banditisme. Et comment ?
De fait, il envoie des messages aux connaissances du médecin dont il a repéré les numéros enregistrés dans le téléphone. Se faisant ensuite passer pour le praticien, il joint donc les connaissances, auxquelles il fait croire qu'il a d'énormes soucis financiers. Et qu'il a donc besoin urgemment d'argent, avançant des raisons fort pathétiques. Le voleur fait ensuite suivre les messages, par un numéro sur lequel il demande que les dépôts d'argent soient faits.
Et le médecin, pour lequel le truand se fait passer, est tellement sérieux que des connaissances ne doutent pas, pour une fois qu'il leur demande du soutien. Mais d'autres par contre, se montent dubitatifs. Surtout devant le fait que ce médecin qu'ils connaissent très bien pour être scrupuleux, se mette dans la peau d'un vulgaire demandeur d’aumône, avec des raisons qui rabaissent.
Face à cette situation qui l’indispose énormément, Dr K.C. qui prend l'opinion à témoin, demande à ses connaissances de ne pas se faire avoir, par cet odieux individu, dont les actes malveillants entachent gravement son sérieux et sa jeune carrière.
En tout cas, face à cet état de fait, il a porté plainte à la police, qui est donc sur les traces de ce malfrat. Un malfrat faisant partie, comme on l'a dit, de cette nouvelle race de bandits qui se font passer pour des accompagnateurs de patients, dans les Chu, pour juste voler. Alors, il va falloir être vigilants.
Madeleine TANOU
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