N.P. demeure encore un père meurtri dans sa chair. Étreint par une grande douleur. Un saignement du cœur dont il n'arrive jusque-là pas à se défaire. Cette terrible douleur d'un géniteur qui, en sortant de chez lui, laisse ses enfants en nombre complet et qui, en rentrant, découvre que l'un d'eux manque à l'appel. Définitivement.
En effet, selon nos sources, le mardi 18 septembre 2018, N.P. part de son domicile sis au quartier « Micao », à Yopougon, et se rend au boulot. Laissant derrière lui, sa famille qu'il espère retrouver plus tard dans une relative joie . Comme d'habitude. A part les sempiternelles exigences des enfants, n'arrêtant pas de rabâcher les oreilles de leur discours du genre : « Papa, achètes-moi des chaussures ! » « Papa, on veut de nouveaux habits ». « Papa, moi je veux manger ceci, je veux manger cela ». Et patati et patata.
Sans compter le cas, dans certaines familles, où c'est carrément la mère qui fait prendre la tête, en allant jusqu'à solliciter les poches du chef de famille. Pour ne serait-ce qu'acheter une boîte d'allumettes, du sel. Ou même un simple cube d’assaisonnement, pour dit-elle, relever le goût d'une sauce puant déjà « l'adjovan », et au milieu de laquelle, flotte un triste « magne sec » ( poisson sec).
C'est cela le quotidien de nos pauvres familles qui vivent des fois dans des conditions difficiles, dans des quartiers où la vie n'est pas tout le temps rose. Mais on s'en accommode.
En tout cas, N.P., en s'en allant de chez lui, prie pour retrouver tous les siens en bonne santé. Hélas, ses prières ont toujours été exhaussées, mais cette fois ce n'est pas le cas.
En effet, parti au boulot, le mardi 18 septembre 2018 dans la soirée, c'est le lendemain qu'il rentre. Épuisé par la débauche d'énergie exigée par le job. Le « vieux » espère un repos bien mérité. Mais alors qu'il est quasiment arrivé à la maison, il est accueilli par son frère cadet, la mine défaite et étouffant difficilement des sanglots. Et dans la cour, des pleurs se font également entendre. Mais que se passe-t-il? C'est la question que se pose l’infortuné père de famille.
A la suite de celle-ci, son frère cadet demande de le suivre pas trop loin de là, au quartier « Micao-Déguerpi ». En ces lieux, en pleine rue, N.P., effondré, découvre le cadavre de l'un de ses fils, en la personne de Rodrigue N. Le garçon, âgé de 23 ans, baigne dans une mare de sang. Son corps est marqué de traces de violence. Notamment, à la jambe droite, sur laquelle on note une effroyable blessure. Le pauvre père de famille qui espérait retrouver toute sa famille au complet, en rentrant, est désillusionné.
Mais qu'est-il arrivé à son fils ? Qui l'a tué et pourquoi ? Les réponses à ces questions, il les aura certainement dans l'enquête de la police, venue procéder au constat d'usage. Mais pour l'heure, le corps est enlevé et conservé à la morgue, dit-on.
KIKIE Ahou Nazaire
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