>
01 Oct

« Une femme a besoin de claques », 18 mois ferme pour le conjoint violent

«Ce que j’ai fait est grave, je le reconnais. Mais je l’aimais et j’étais prêt à tout pour qu’elle ne parte pas. C’était plus fort que moi. » Maxime Labbé, 31 ans, était jugé jeudi dernier par le tribunal correctionnel de Gap pour des violences conjugales perpétrées sur sa concubine pendant trois ans, de juillet 2015 à avril 2018.

Coup de téléphone salvateur

Des violences qui ont pris fin presque par hasard, le 19 avril dernier. Ce matin-là, la victime ne remercie pas son compagnon pour le petit-déjeuner qu’il vient de préparer. C’est suffisant pour déclencher la colère de ce dernier. Les coups pleuvent. Mais, par hasard, le portable de la victime se déclenche et appelle sa mère. Celle-ci entend toute la scène et part immédiatement à son secours. La victime dépose plainte quelques jours plus tard et le conjoint est arrêté. En garde à vue, il reconnaît avoir battu sa femme un grand nombre de fois. Coups de poing, de pieds, étranglement, coups de ceinture, menaces verbales et avec des armes… Les violences, d’abord occasionnelles en 2015, sont devenues, avec le temps, monnaie courante. Une grande quantité de cannabis est également retrouvée dans le logement du couple, à Vallouise.

À la barre, le solide gaillard d’environ 1m80 ne nie rien. Mais regrette tout. « Je ne suis pas un homme violent. Je ne me bats jamais. Mais je fumais énormément, j’avais très peur de la perdre et je voulais tout contrôler. J’étais dans le déni total de mes actes, je ne voulais pas me rendre compte de ce que j’étais », explique-t-il au juge.

« Trois ans d’enfer »

Une prise de conscience bien trop tardive pour Me Faure-Brac, avocate de la victime, qui s’est portée partie civile. « Ma cliente a connu trois ans d’enfer et de souffrances. Les coups ont pris fin, mais la souffrance reste. Il dit qu’il n’est pas violent. C’est faux ! », gronde-t-elle. « Pendant sa garde à vue, il va dire aux policiers “une femme a besoin de claques dans sa gueule”. Et les enregistrements faits par ma cliente sont édifiants : “Je vais te voir crever”, “je vais te faire souffrir comme jamais tu as souffert”. On entend aussi clairement les coups. Le pire, c’est que la présence de sa fille, âgée de moins de 2 ans, ne l’arrêtait pas. On l’entend dire “pose Anouk pour que je te donne des coups” », enfonce-t-elle. Avant de réclamer 45 000 € au titre des préjudices moraux et physiques. Sur le banc, Maxime Labbé, blême, fixe obstinément le sol.

« Il a commis ces faits et les regrette. Il est aujourd’hui dévasté, ravagé, répond Me Philip, le conseil du prévenu. Mais il a aussi compris que les soins sont sa bouée de sauvetage. Il a couru à l’hôpital psychiatrique ! Et il n’a plus touché à la drogue depuis sa garde à vue. » « Il y a une évolution positive », reconnaît également le procureur Bautian. « Mais ces violences sont graves par leur multiplicité, graves par leur durée de trois ans, graves pour leurs conséquences physiques et morales. » Il requiert 36 mois de prison, dont 18 mois avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. Et demande pour le prévenu l’obligation de se soigner, de travailler et de participer aux charges familiales, ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec la victime. Des réquisitions qui seront suivies par le tribunal, qui fixera à 12 000 € les dommages et intérêt à verser pour les préjudices physiques et moraux.

Source: ledauphine

Nouchi.com © 2000-2013 Weblogy Group Ltd. Tous droits réservés.

Connexion

Facebook API keys need to be provided to have Facebook connect work