Les maquis « baoulé », lieux de convergence par excellence des peuples Aakan et même de populations d'autre ethnies, qui ont pignon sur rue à Abidjan, pour leur ambiance festive, de détente et de rencontres amicales et fraternelles, viennent hélas d'enregistrer dans leurs rangs un drame.
Un drame causé par des insensés, qui n'ont certainement rien compris à la mission de ces lieux, qui ne veulent distiller que de la réjouissance et non promouvoir des actes barbares. Et cet acte criminel est perpétré dans le maquis dénommé « O Baoulé », sis au quartier « Maroc », dans la commune de Yopougon. Le jeune homme qui y a perdu la vie, répond au nom de N'Dri Yao Marcel et est âgé de 26 ans.
Nous sommes le jeudi 15 novembre 2018. Ce jour-là, décrété férié en Côte d'Ivoire pour la célébration de la paix. Et c'est pourquoi, rapportent nos sources, le maquis « O Baoulé » est bondé de monde.
Au rythme des décibels endiablés de chansonniers tradi-modernes akan, tout ce monde est en plein délire. Certains parmi ces fêtards, plutôt repus, ivres sont affalés dans des sièges. Incapables de bouger la langue qui, désormais, semble peser des kilos. D’autres, plutôt « inspirés » par des doses d’alcool ingurgitées sans modération, se trémoussent maladroitement au son de la musique, sur une piste improvisée. C'est vraiment la joie, comme on en connaît dans ces maquis « villageois ».
On croit alors que la journée de la paix, ce jour-là, est partie pour être bien célébrée en ces lieux. Que non. Toujours selon nos sources, une bagarre soudaine éclate entre certains fêtards. Et dans toute cette confusion où tables, chaises et autres volent, un des protagonistes reçoit un violent coup de couteau. Il s'agit de N'Dri Yao Marcel qui se retrouve au sol. Et c'est la débandade. En un rien de temps, le maquis se vide quasiment de tout son monde. L'ambiance festive de l’instant cède la place aux cris de détresse.
Dans la foulée, un autre jeune homme est neutralisé. C'est F.D. alias « Kitoko », né il y a seulement 19 ans. Il est soupçonné par de nombreux témoins d'être celui qui a poignardé N'Dri Yao Marcel.
Ce dernier, dans un état critique, est évacué en direction des urgences du Centre hospitalier universitaire de Yopougon. Mais en chemin, le malheureux rend l'âme. Son cadavre est donc déposé à la morgue.
La police alertée débarque dans le maquis où les faits criminels venaient de se produire. Après le constat sur place et à la morgue, ils conduisent à leur base, le jeune suspect présumé arrêté.
Interrogé à chaud, celui-ci reconnaît plus ou moins, avoir pris part à la bagarre généralisée. Mais n'est pas celui qui, dans la cohue totale, a poignardé N'Dri Yao Marcel. Selon lui, c'est bien le fait d'un autre protagoniste.
Dit-il vrai ? En tout cas, il est gardé à vue pour nécessité d'enquête. Et les policiers poursuivent leurs investigations, en vue de retrouver et de mettre la main sur tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, sont mêlés au meurtre. Ainsi, toutes les responsabilités seront situées.
KIKIE Ahou Nazaie
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