Au moins neuf personnes sont mortes et 31 autres ont été blessées dans le violent incendie d’un immeuble du XVIe arrondissement de Paris dans la nuit de lundi à mardi. La thèse criminelle est privilégiée, et le procureur de la République, arrivé sur place, a annoncé qu’une personne a été placée en garde à vue. C’est une femme de 40 ans, habitant l’immeuble, qui a des antécédents psychiatriques.
Le violent incendie qui a ravagé un immeuble d’habitation du XVIe arrondissement de Paris et fait au moins 9 morts et 31 blessés, dans la nuit de lundi à mardi, est d’origine criminelle. C’est le procureur de la République Rémy Heitz, arrivé sur place, qui l’a annoncé.
Une personne est en garde à vue : c’est une habitante de l’immeuble sinistré, interpellée non loin des lieux. Agée d'une quarantaine d'années, elle a des antécédents psyhiatriques, a indiqué le procureur.
« À ce stade et avec les éléments dont nous disposons, c’est la thèse criminelle qui est privilégiée et une personne a été interpellée, une personne qui habite l’immeuble », a déclaré le magistrat.
Une enquête a été ouverte pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et confiée à la police judiciaire, a annoncé le parquet de Paris.
Antécédents psychiatriques
Une résidente de l'immeuble a été interpellée dans la rue « immédiatement après l'incendie », a indiqué le procureur de la République de Paris Rémy Heitz.
« Il s'agit d'une femme de 40 ans qui présentait des antécédents psychiatriques », a-t-il précisé. « L'enquête se poursuit pour connaître les conditions dans lesquelles le feu se serait propagé ».
« On a cru à une dispute »
Nicolas habite en face de l’immeuble ravagé par les flammes : « Au début on a cru à une dispute, on entendait une femme crier très fort. C’était vers 1 heure. Elle criait, elle criait. Là, on est sortis et l’immeuble était déjà très en feu ».
« Les pompiers venaient d’arriver et ce qui était dingue, c’était leur impuissance. En fait, ils avaient les camions, les grandes échelles mais ils pouvaient rien en faire. Après ils ont mis des rallonges, des rallonges, des tuyaux des tuyaux, que des petits moyens ».
« Nous, on voyait les gens sur les balcons crier sans pouvoir rien faire », raconte-t-il encore. « On a tout de suite entendu par une voisine que c’était une dispute », affirme-t-il.
Cinq heures d’intervention
« Le bilan pourrait encore s’alourdir car les opérations de reconnaissance n’ont pas encore eu lieu dans les derniers étages de l’immeuble, là où le feu était le plus violent ». Au 17 de la rue Erlanger, à Paris, dans le XVIe arrondissement, les pompiers ont finalement réussi, vers 6 h ce lundi matin, à maîtriser l’incendie qui a fait au moins 9 morts et 31 blessés, dont 6 pompiers. Il aura fallu plus de cinq heures d’intervention, a expliqué le capitaine Clément Cognon, porte-parole des pompiers sur place.
Un des blessés est dans un état grave.
Le feu, qui serait donc dû à une des habitantes de l’immeuble, a démarré vers 01 h du matin selon les pompiers qui évoquent une « scène d’une incroyable violence ». Certains habitants de cet immeuble des années 70, comptant huit étages, se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents ont appelé au secours depuis leurs fenêtres.
« Paris est en deuil ce matin », « le bilan est terrible », a réagi dans un tweet la maire de Paris Anne Hidalgo, qui se rendra sur place « en tout début de matinée ». À 9 h, le Conseil de Paris s'ouvrira par une minute de silence en hommage aux victimes, a-t-elle précisé.
200 pompiers sur place
« Nous avons dû procéder à de nombreux sauvetages, notamment de certaines personnes qui s’étaient réfugiées sur les toits », a précisé le capitaine Cognon. « Une trentaine de personnes ont été évacuées sur les échelles », a-t-il précisé.
Deux immeubles adjacents ont également été évacués par mesure de précaution et des responsables de la mairie du XVIe arrondissement étaient sur place dans la nuit pour trouver des solutions de relogement.
Vers 05 h, les 200 pompiers sur place étaient toujours en train d’éteindre le feu et de prendre en charge les blessés.
Plusieurs rues de ce quartier chic de Paris situé à la lisière du bois de Boulogne, étaient bloquées par la police et les pompiers. Une forte odeur de fumée flottait.
Fin décembre, deux femmes et deux fillettes sont mortes dans un incendie qui s’était déclaré dans une tour HLM de la cité Paul-Eluard à Bobigny en Seine-Saint-Denis. Les victimes étaient toutes mortes par asphyxie.
Le 12 janvier, une explosion au gaz suivi d’un incendie avait fait quatre morts, rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris.
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