Une grosse bagarre, qui a fait plusieurs blessés, a éclaté, le vendredi 8 mars 2019, à la morgue de l'hôpital général de Bangolo, au cours d'une cérémonie de levée du corps. En effet, il y a quelques semaines, Dogue Ulrich Arnaud dit Freeman, jeune communicateur, a été arraché à l'affection des siens. Le samedi 9 mars donc, la levée de son corps est programmée à l'hôpital général de Bangolo.
Les élus locaux, les autorités administratives, les amis et connaissances du défunt se donnent rendez-vous ce jour-là à la morgue, pour lui rendre un dernier hommage. En tout cas, rien n'est négligé pour faire de ce moment, un instant inoubliable, vu que le jeune homme décédé était adulé de tous. Aux environs de 17 h, les danses traditionnelles, les groupements associatifs se succèdent sur l'esplanade portuaire, pour une dernière salutation. Après, ils font une ronde autour du corbillard, pour accompagner la dépouille à la place publique désignée pour la veillée. Mais, alors que des jeunes se saisissent du cercueil pour le déposer dans le corbillard, un groupe de jeunes qui avaient certainement mûri leur plan, se jettent sur les porteurs du cercueil.
Une bagarre s'engage entre les deux groupes. C'est un cafouillage monstre. Des clameurs et des coups pleuvent de partout. Les autorités, impuissantes, sont ex-filtrées par la gendarmerie, elle-même, surprise par cette tournure des faits. Des personnes tombent et sont piétinées. Les femmes et les enfants, venus en grand nombre, prennent leur jambe à leur cou. La bagarre généralisée continue jusqu'au carrefour de l'hôpital général où finalement, le corps est abandonné aux mains des ravisseurs qui, tels des guerriers, poussent des cris de joie. C'est bien plus tard que l'on apprendra que les "ravisseurs" n'étaient en réalité que les parents et amis du défunt, originaires du village de Gouégui, qui ne voulaient pas de veillée de leur frère dans la ville de Bangolo. Les tractations engagées par les différents présidents des associations de jeunesses, avec les mécontents, se soldent par un échec. Même l'intervention du chef de village, pour dissuader sa jeunesse, est balayée du revers de la main. Finalement, une veillée est organisée dans ce village avec le corps, alors qu'une autre veillée pour le même corps, est organisée dans la ville de Bangolo. Le défunt a été inhumé le samedi 9 mars dans le cimetière de ce village, alors qu'une autre place avait été trouvée au cimetière municipal.
Ibrahim BAKOULE (Correspondant régional du Guemon)
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